Patrice Ferri : “Je comprends assez mal le débat qu’il y a autour de cette volonté de possession. Il faut d’abord aujourd’hui privilégier ce qui marche !”

    Patrice Ferri a toujours trouvé, depuis l’arrivée des américains aux Girondins de Bordeaux, que le projet du club n’était pas très clair. Le consultant beIN Sports est notamment revenu sur les souhaits au niveau du jeu de Paulo Sousa, un jeu de possession, mais qui ne coïncide pas avec les faits à savoir des buts inscrits sur des attaques rapides qui ne découlent pas d’une réelle possession de balle.

    “Le projet, il est effectivement d’essayer de corriger ce souci d’inconstance, qui fait que c’était devenu difficile de se projeter. Aujourd’hui, ça ne tourne pas trop mal, ils ne sont pas trop mal situés. Mais on se reparle dans trois semaines, ils sont peut-être 12èmes ?! Le projet, pour moi, de l’extérieur, pour ce club, il est un peu là. De se dire que ce n’est pas possible d’être instable. Après, comment on le fait ? Est-ce que le jeu qui est primé aujourd’hui est celui qu’il faut pour cet effectif-là, dans le but de se stabiliser et avoir un minimum de résultats garantis, même si c’est toujours difficile de garantir les choses en sport et en foot en particulier. La manière de jouer, il n’y a que Paulo Sousa qui peut le sentir. Nous, de l’extérieur, on ne peut que constater les choses au moment du match. J’ai en mémoire la confusion qu’il y avait eu avec les déclarations de Benoit Costil, qui disait que l’entraîneur voulait un certain type de jeu mais que finalement, les joueurs avaient fait un autre type de jeu naturellement, sans se concerter (lire ICI). C’est-à-dire un jeu beaucoup plus rapide dans les transitions, d’essayer de récupérer le ballon rapidement pour vite aller de l’avant et avoir le moins de passes à faire. Alors que l’entraîneur, lui, semblait dire – et c’est Benoit Costil qui le disait – qu’il était plus favorable à une meilleure préparation, un peu plus longue, qui permettrait d’avoir un peu plus de confiance, dans la possession… Quand tu me parles de chiffres, aujourd’hui il y en a tellement qu’on peut leur faire dire n’importe quoi… Ce qu’il faudrait avoir comme statistique c’est de savoir à partir d’une possession courte, des actions plutôt directes sur les buts marqués, combien le sont par un jeu de possession très long à la Barça entre guillemets, et combien de buts le sont avec des phases de jeu rapides… Sixièmes en termes de possession (53%), c’est plutôt très bien en Ligue 1, mais tu as marqué 22% de tes buts avec une possession longue, et 40% avec une possession courte, il faut faire ce qui marche ! Si tu as le style court qui marche, c’est celui qu’il faut utiliser tant qu’il marchera. Je comprends assez mal le débat qu’il y a autour de cette volonté. Il faut d’abord aujourd’hui privilégier ce qui marche ! Si c’est la possession courte, à la place de la possession longue, quand bien même on est plus fan au niveau du staff d’une possession longue plus maîtrisée parce que cela donne plus d’assurance à l’équipe, oui, mais si ce n’est pas ce qui marche et qui amène les buts, je suis désolé, mais il faut aller aujourd’hui vers ce qui marche. A mon sens, de l’extérieur, cela veut dire que les joueurs arrivent facilement à appliquer ça, et qu’ils se sentent à l’aise pour jouer ce type de football, et c’est quand même ça qui compte. Le but est de mettre les joueurs dans les meilleures dispositions pour pouvoir aborder les compétitions et être à l’aise sur le terrain. Tant pis si ce n’est pas exactement le style de jeu qu’on avait peut-être imaginé, mais si c’est ce qui leur convient, c’est ce qu’il faut faire. Ça, c’est l’audit de l’effectif, et il faut être avec les joueurs tous les jours. Et Paulo Sousa, n’oublions pas que depuis qu’il est arrivé, il n’a pas choisi énormément de joueurs. L’effectif a quand même bougé, mais il n’y a pas eu de grandes révélations à part Laurent Koscielny”.

    Retrouvez l’intégralité de l’interview ICI, sur Girondins4Ever

    Bordeaux/Saint-Etienne, en intégralité et en exclusivité sur beIN Sports dimanche (15 heures)