“On refait les deux derniers mercatos” des Girondins de Bordeaux, avec Laurent Calippe

    Il y a quelques jours, nous vous présentions une interview de Laurent Calippe, ex-scout pour les Girondins de Bordeaux (lire ICI). Notre idée première était de “refaire le mercato” des Girondins de Bordeaux, ou plutôt les deux derniers (estival et hivernal), puisqu’il connait l’historique de plusieurs joueurs qui sont désormais sous contrat avec le club au scapulaire. Vous donc allez avoir l’historique des transferts de certains joueurs, mais également et surtout l’avis de ce recruteur avisé sur les arrivées et départs de notre club. Bonne lecture à toutes et tous, et merci à Laurent pour le temps qu’il nous a accordé. Interview.

     

    Aurélien Tchouaméni

    « 20 millions pour Aurélien Tchouaméni, il faut m’expliquer. Ça ne vaut pas ce prix-là, ça vaut entre 30 et 35 M€. Il y avait Dortmund dessus, Leipzig, des clubs quand même… Il est parti à Monaco pour 20M€, avec un pourcentage, mais je trouve ça peu pour un joueur si jeune avec autant de potentiel […] C’est mal vendu. Il y a deux façons de faire. Soit tu gardes le joueur une année supplémentaire, tu le fais vraiment jouer, et là tu te retrouves avec 60-70 matches en Ligue 1 et ce n’est plus le même joueur, donc tu le vendras plus cher. Ou alors il y a un mec qui vient et qui met 30M€ sur la table, on choisit de le vendre parce qu’on sait qu’il y a un potentiel mais qu’on ne le vendra pas beaucoup plus, et on a besoin de cet argent aujourd’hui. C’est facile à comprendre. Pour moi, c’est gratuit. C’est comme le petit Yassine Benrahou à Nîmes, 1.5M€, c’est lamentable. J’ai eu l’impression que le mercato hivernal n’était pas un mercato pour renforcer l’équipe, mais un mercato pour rentrer de l’oseille et combler le déficit du club. C’est la grande braderie. Paulo Sousa savait très bien qu’il ne serait pas le vainqueur de ça”.

     

    Laurent Koscielny

    « Tu ne mets pas 5.5M€ de transfert, et 315000€ pendant 4 ans, de salaire… Tu plombes le club. Sur la durée du contrat, personne n’est capable de te la donner. C’est par rapport au jugement extérieur qu’on ne la donne pas. Franchement, avec l’histoire de Koscielny, on a fait rigoler tout le monde en France. Tout le monde a rigolé […] Laurent Koscielny, c’est Macia, bien sûr. Ils ne se trompent pas dans leurs choix, on ne peut pas dire ça, ils n’ont pas pris de chèvres. Mais ce sont des erreurs de casting. Quand tu prends un Koscielny et que tu mets autant d’argent… Je suis plutôt sur un Alexander Djiku de Caen (aujourd’hui à Strasbourg), quand on l’a eu en face de nous on s’en souvient encore. Un Anthony Briançon de Nîmes… Ce sont des mecs que tu peux revendre derrière et que tu n’aurais jamais payé ce prix-là. Tu vas les payer 3-4 M€, tu vas leur donner 70-80000€ de salaire, mais pas 300000€ et ils n’ont pas 34 ans… Surtout quand on te parle d’un projet à cinq ans ».

     

    Hwang Ui-Jo

    « On l’avait déjà vu avec Ulrich. Quand on voulait faire Hwang, on l’avait déjà vu l’année d’avant, quand il avait fait les préparations de matches avant la Coupe du Monde (en Autriche). C’est un agent qui m’avait interpellé sur ce joueur au départ, Nicolas Dieuze. J’ai commencé à le suivre, le regarder, c’était très intéressant, mais à l’époque il n’avait pas gagné la Coupe d’Asie et le service militaire durait plusieurs années, et comme il l’a gagnée, il a été dédouané de ça. Tu n’as plus que trois semaines à faire, un truc comme ça. Là, aujourd’hui, par rapport au début de saison, ce n’est pas bon parce que pour moi, ils ne le font pas jouer à la bonne place. Pour moi, c’est un neuf en pointe, pas un joueur de côté, il joue comme ça en sélection. C’est un garçon qui va avoir de l’impact. C’est un peu du style Brandao, un joueur où tu te fous un peu de leur gueule parce qu’ils ne sont pas très bons techniquement, mais quand tu es défenseur central et que tu prends un mec comme ça dans les reins pendant 90 minutes, tu es content que ça s’arrête. Ça remise, ça n’arrête pas les efforts, c’est courageux, dans l’impact c’est important. Ce qu’il fallait c’est qu’au niveau de la technicité, ils passent le cap. Il ne l’a pas encore passé mais tu ne le fais pas jouer, donc tu ne peux pas passer le cap… […] Aujourd’hui, pour moi, Bordeaux ne recherche pas d’attaquant. Tu as Josh Maja et Hwang Ui-Jo. Essaye-les, va jusqu’au bout, et tu sauras s’ils sont bons ou pas. Le problème, c’est que tu ne les essayes pas, tu vas faire jouer Jimmy Briand. Ulrich Ramé, lorsqu’il fait venir Briand, il ne le fait pas venir pour jouer 90 minutes. Il le fait comme joueur d’appoint en se disant qu’il y a les matches de Coupe, pour faire souffler l’attaquant que tu vas prendre. Depuis qu’ils sont là, il n’y a rien qui est rationnel ».

     

    Rémi Oudin

    « Rémi Oudin, ce n’est pas un mauvais joueur. Mais tu n’as pas besoin de lui. Tu as Samuel Kalu, même Nicolas De Préville, tu n’as pas besoin de Rémi Oudin. Tu ne mets pas dix millions sur Oudin. Avec dix millions je fais un milieu de terrain créateur dont tu as besoin, un latéral gauche piston, un vrai, pas un défenseur central gauche qui s’appelle Loris Benito […] Ce n’est pas un mauvais joueur, mais ce n’est pas un joueur que tu vas faire venir à Bordeaux, qui est capable, avec un trait de caractère, de te faire retourner un match. Ce n’est pas un Andy Delort de Montpellier […] Son évolution future ? Moi, je pense qu’il est au taquet. Pour moi, on a fait un Nicolas De Préville bis. Un bon joueur, mais pas un joueur qui va te faire passer un cap. Ce n’était pas le joueur à prendre. J’aurais pris un Cristhian Stuani qui t’aurait coûté 8 millions, qui marque entre 15 et 20 buts tous les ans. Et lui, souvent, il joue tout seul devant. En Ligue 1 ou Ligue 2 espagnole, il marque, c’est un mec qui marque tout le temps, tout le temps… J’aurais préféré un Portu à la place d’Oudin. C’est un garçon, c’est spectaculaire, et ça ne coûte pas ce prix-là ».

     

    Youssef Aït-Bennasser

    « Je suis au dernier match de Saint-Etienne au mois de mai. Je suis en train de travailler dans la tribune, et à côté j’ai un mec avec moi qui est sur son téléphone, qui n’arrête pas de le regarder. Je ne comprends pas mais je m’en fous, je bosse. Au bout d’un moment, quand je me lève, et que je mets ma veste à la mi-temps, le mec voit ‘Girondins de Bordeaux’ sur la veste. Quand je reviens, il me demande si je suis des Girondins de Bordeaux, je lui réponds oui, et il me dit que lui aussi. C’était Ollie Waldron. Le mec a passé une mi-temps sur son téléphone au match, et déjà, il n’a pas travaillé. Il me demande pourquoi je suis là, je lui dis que je suis là pour superviser les deux équipes et il me demande pour Youssef Aït-Bennasser. Je lui dis que je ne le prends pas, je n’en veux pas. Parce que même s’il peut ne pas être mauvais, il a un bon état d’esprit, etc. Et pour moi ce n’est pas un joueur exceptionnel.  Et lui, il était là pour venir superviser Aït-Bennasser. On était deux au même endroit, mais c’était du temps où on ne se connaissait pas, c’était la jonction, et on ne savait même pas qui était qui, et qui faisait quoi. On était dans le flou, et on se retrouvait sur des matches où on était à deux de Bordeaux […] Pour moi, l’histoire des 15 matches, je pense que c’est 15 matches où il débute titulaire. Après, je n’y étais pas, je n’ai pas vu le contrat, car ils ont toujours caché tous les trucs. Pour revenir à Youssef Aït-Bennasser, il faut le mettre à la sèche, il n’a pas son poids de forme. Oui, on est là pour juger, C’est notre métier de juger le physique. Pourquoi il est comme ça ? Bah, parce que Bordeaux c’est le Club Med. Je ne crois pas que ce soit un choix de Paulo Sousa, mais d’Hugo Varela et Eduardo Macia. Un joueur qui arrive comme ça, ça peut arriver, tu t’attendais à quelque chose et au mois de juin il a pris des kilos, ça se comprend. Quand il arrive, le coach voit ça, le directeur sportif voit ça, le préparateur physique, en même temps qu’il fait sa prépa, il le renvoie vers le doc’ pour le mettre à la diète. Chaque semaine tu le pèses, et tant qu’il n’a pas perdu les kilos, tu ne le lâches pas ».

     

    Enock Kwateng et Edson Mexer

    « On était à la cellule de recrutement, et c’est la première fois que je vois ça parce que bien souvent avant que ça sorte dans la presse, tu as le directeur sportif qui a la correction de dire à ses scouts qu’on va faire tel ou tel joueur, avant que ça aille à la presse. Là, on ne savait même pas. J’étais au tournoi de Toulon, et j’avais Éric Guérit de l’autre côté, on ne savait même pas qu’on avait fait Enock Kwateng. Pareil pour Edson Mexer. Tout ça, ce n’est pas la cellule, avec aussi Laurent Koscielny et Loris Benito. Ou en tout cas ce n’est pas la nôtre […] On n’avait jamais ces joueurs-là dans la base, jamais. Ce ne sont pas des joueurs que je recrute pour Bordeaux ».

     

    Ruben Pardo

    « Je le connais puisque le championnat espagnol, c’est mon fief. Il y a 3-4 ans, c’était un futur grand. Et on l’a vu décliner, se blesser tout le temps. Moi qui connais bien la Real Sociedad et qui y met souvent les pieds las bas, la Real Sociedad, s’ils laissent partir un joueur, c’est qu’il n’est pas bon. C’est eux qui vendent le plus cher leurs joueurs […] Si tu le recrutes pour remplacer Aurélien Tchouaméni, tu te trompes. Il a joué un match depuis début septembre, donc il n’est pas prêt physiquement, il n’a pas de rythme. Cela veut dire que même s’il est bon, même si c’est un bon joueur, cela veut dire qu’il va mettre au moins un mois ou deux à se remettre dans le rythme. Aujourd’hui, tu ne peux pas attendre un mois ou deux parce qu’au mois de mars, il est terminé ton championnat. Soit tu vas jouer l’Europe, soit tu es dans le ventre mou, ou alors tu vas peut-être sauver ton cul pour ne pas descendre. Donc si tu le prends maintenant, que tu le prépares et que tu ne lui mets pas de pression, et qu’il est prêt pour le mois de juillet pour la prochaine saison, là d’accord. Si c’est pour maintenant, c’est prématuré […] C’est un mec hyper précis dans toutes ses transversales, courtes ou longues. Mais quoi qu’il arrive au milieu de terrain tu vas manquer d’un mec, d’un aboyeur, d’un chien de garde. Tu as besoin d’un Balmont, d’un Romao, un mec avec de l’expérience, et qui va faire bouger tout le monde au milieu de terrain. En plus, tu as la langue, et ce n’est pas non plus le jeu espagnol. Tu l’as vu Ruben Pardo ? Il a des jambes, on dirait des tuteurs à tomates. Si je suis en face de lui, les deux premiers ballons je lui mets deux tampons, et il ne revient plus. Aujourd’hui, ce que ne comprend pas la plupart des gens c’est que le championnat français, pour moi, c’est un des meilleurs en Europe. Pas meilleur par les qualités, meilleur parce qu’il faut être physique, tactique, technique, c’est hyper important. Ce sont les trois choses qu’on te demande. En Angleterre on va te demander d’être physique, ballon au pied tu vas droit au but, avec du coffre. En Espagne, tu joues technique, ça va très vite, ça joue technique, à une touche de balle, c’est très remuant, mais ce n’est pas physique. En France, on te demande d’être technique, physique, et tactique. On est les Champions du monde de la tactique, dans les centres de formation c’est ce qu’on t’apprend dès 14 ans. Nous, on va chercher dix scouts à l’étranger, et c’est assez drôle parce que tous les scouts de l’étranger viennent en France pour acheter des joueurs ».

     

    Naoufel Khacef (dont la signature n’a pas encore été officialisée)

    « Je n’ai pas de doutes sur lui. C’est dans la même lignée que Youcef Atal. C’est lui, à gauche. Dans l’esprit, c’est le même type de recrutement. C’est un joueur très technique, très vif, et maintenant il va devoir s’adapter à la puissance et au physique de l’Europe. C’est la même adaptation qu’a eue Boudaoui à Nice, où il lui a fallu trois-quatre mois. Ou Atal qui arrivait de Belgique […] Bien sûr aussi l’aspect tactique car ils n’en font pas, et ce n’est même pas le Paradou, donc c’est encore en-dessous. Mais c’est un très, très beau joueur. Il a un seul problème c’est qu’il faudra le canaliser parce que la tête, à des moments, va plus vite que les jambes. Il faut le canaliser parce qu’il a un gros caractère et c’est pour ça que j’en rigole parce que c’est un battant, et à l’entrainement il va envoyer comme il envoie en match. Ça va leur faire tout drôle à certains. Ça, c’est un bon choix. C’est un joueur qu’on suivait déjà, qu’on n’avait pas soumis parce qu’à l’époque, il était encore trop jeune […] Tu tentes un coup à 250000€, si tu ne peux pas faire ça à Bordeaux, change de club… […] Les recruteurs actuels n’allaient pas en Afrique. C’est moi qui les ai fait venir à ça. Quand je suis rentré de la CAN, Eduardo Macia me dit ‘tu te rends compte, tu es allé en Egypte, c’est dangereux quand même’. Dans tous les endroits d’Afrique, tu sais que ça peut t’arriver à n’importe quel moment. Comme tu peux ramasser une voiture dans la gueule quand tu traverses la route parce qu’il y en a un qui n’a pas fait gaffe… Mais l’Afrique, c’est un potentiel, c’est moi qui les ai emmenés au Paradou. Ils ne savaient même pas ce que c’était que le Paradou ».

     

    Jonatan Cafú – stratégie des départs joueurs indésirables

    « Le monde entier avait un mandat pour Cafú, parce qu’ils ont essayé de le faire partir. Mais là, ce que je ne comprends pas sur les départs… Tu les as ratés au mois d’août, ça peut arriver, mais dès le lendemain de la fin du mercato, tu travailles septembre, octobre, novembre, décembre et janvier… Tu as quatre mois pour travailler tes départs. Pour être sûr ! Et tu fais partir des Aurélien Tchouaméni et Yassine Benrahou, que tu n’avais pas besoin de faire partir. Les qualités d’un directeur sportif c’est d’avoir le réseau, de connaitre des clubs en national, pour des prêts, des clubs à l’étranger… Mais le problème c’est que quand tu es dans des grands clubs, Leicester etc, c’est magnifique… J’ai été scout à Sunderland, je sais comment ça se passe. Au mois de janvier, quand tu as une enveloppe de 50-100 millions pour recruter, c’est facile, tu fais les chèques. Tu n’as pas besoin d’être un super recruteur pour être dans des grands clubs anglais, c’est comme quand tu es à Barcelone ou à Paris. Ulrich, j’en reviens à lui, avait commencé à s’en tirer. Cela ne faisait que deux ans qu’il était là. Il amorçait les choses, il avait très bien compris le cheminement, il savait où il pêchait, où il devait travailler. Le tout, c’est qu’il ne l’a dit à personne. Il aurait dû dire à tout le monde comment il faisait, et où il allait. Les gens, ils peuvent attendre quand tu leur donnes un but. Et eux, ils nous ont défoncés… Ils nous ont dit qu’ils allaient faire du trading, machin… Tu fais du gros trading quand tu prends Laurent Koscielny. Rémi Oudin, déjà, tu n’en as pas besoin. Tu prends Samuel Kalu, tu le remets sur les rails et il va revenir, parce que là il ne joue pas. Tant pis si tu as un match ou deux où il n’est pas bon, tu forces le destin et il va reprendre de la confiance. Il n’y a pas de raison, il n’a pas perdu son football ce garçon, c’est une question de confiance. Et derrière tu as 10M€ pour faire un vrai latéral gauche piston, pour faire un milieu de terrain, et tu as un petit billet pour un prêt d’un attaquant. On est 99% à être d’accord avec ça, mais eux ne font pas pareil… ».

     

    Loris Benito

    « C’est un défenseur central gauche, pas un piston évidemment. C’est complètement une erreur de casting. C’est la data ça, c’est Ollie Waldron. Jamais je ne le recrute pour Bordeaux. Si c’est un piston, j’ai le temps d’aller aux toilettes, lire un journal, revenir, et ensuite il aura peut-être centré ».

     

    Suggestions de mercato et salaires trop conséquents à Bordeaux

    « Cette année j’avais tout préparé, avant que je parte à la CAN au mois de juin. On m’avait demandé ma liste. J’avais mis Romain Perraud (désormais à Brest), Hicham Boudaoui (désormais à Nice), Cristhian Stuani (Gérone). Si on ne faisait pas Romain Perraud, j’avais mis Johan Mojica le latéral gauche colombien (Gérone). J’avais le petit Portu aussi (Real Sociedad), Óscar Melendo (Espanyol Barcelone). Des joueurs à des prix qui ne sont pas exorbitants ! C’était un mercato où tu faisais complet pour 15-20 millions d’euros […] Je suis effrayé du montant des salaires à Bordeaux. Le petit Perraud tient sa place en Ligue 1. Tu sais qu’il a une grosse marge parce qu’il n’a que 24 ans. Et c’est un latéral gauche, donc un garçon que tu vas acheter et que tu vas pouvoir revendre, avec une plus-value. Tu le payes 2 millions, ce que Brest a payé, il prend 35000€ de salaire. Combien tu payes aujourd’hui Loris Benito ? Le salaire, même si tu l’as eu libre… C’est un mauvais calcul, tu ne le revendras pas. Alors qu’un latéral gauche comme Perraud… Il a cette année une petite adaptation à la Ligue 1, l’année prochaine il fait la préparation avec tout le monde et c’est bon, dès qu’il fait une bonne année tu le revends. Et un latéral gauche, un vrai, ça vaut entre 5 et 20M€ ».

     

    Un grand merci à Laurent pour le temps qui’l nous a accordé 🙂