Merci pour tout, Monsieur Tigana

    LE RESUME

     

    Le football français va mal, très mal. Les épisodes successifs de l’Equipe de France avec le dernier en date sur les histoires de quotas vont finir d’écœurer les amateurs de ballons ronds. Et si ça ne suffisait pas, les clubs de Ligue 1 rencontrent les mêmes soucis. A Bordeaux, on croirait revivre depuis plus d’un an les mêmes tensions que chez les bleus.

     

    Ce soir, nous sommes tristes pour notre club et nos couleurs. Triste de voir partir de la sorte une icône du scapulaire, un des plus grands joueurs ayant porté notre maillot, avec respect, courage, abnégation, talent. Tant de valeurs aujourd’hui disparues par notre équipe. Onze guignols se sont présentés (à défaut de jouer) sur la pelouse de Lescure pour se voir infliger une des pires roustes de son histoire. Tout ça pour avoir la peau de leur coach, avec qui le courant n’est jamais passé. De toute façon, il suffit de se rappeler les conditions de l’arrivée de Tigana. Certains cadres rêvaient de Gerets ou Courbis, dans la droite lignée de Laurent Blanc et son côté “humain” dirons-nous. Mais c’est Tigana qui est choisi par la direction bordelaise. Dès le début, les tensions sont nombreuses, avec le stage d’avant saison.

     

     

    Ce qui est tragique dans ce départ, c’est de s’en prendre à sa famille. Même verbalement, ces agressions sont impardonnables mais malheureusement tellement dans l’ère du temps. Avec l’émergence d’Internet, de la TV par satellite, des smartphones, les images se succèdent sur nos écrans à vitesse Grand V. A chaque jour suffit sa polémique. Impossible de respirer, de reprendre son souffle. Et ce qui est arrivé à la fille de Tigana ne serait sûrement jamais arrivé il y a une vingtaine d’année. Car les supporters, de tout bord, sont devenus de plus en plus excités à la moindre contre performance de leur club, aidés par des médias qui soufflent sur des braises ardentes pour faire exploser la cocotte et par Internet qui exacerbe la frustration de chacun.

     

    Pour tout ce que Jean Tigana a apporté au club en tant que joueur, et pour tout ce que nous aurions aimé le voir apporter comme coach, nous sommes quelques uns à regretter ce départ et cette triste fin pour ce grand monsieur. Certes, Jeannot a son caractère bien trempé, mais c’est justement ce caractère qui en a fait un joueur hors norme en son temps et un entraineur à succès dans les années 90. Mais apparemment, il se dit que Tigana est dépassé. Soit. Bon vent pour la suite Jeannot, Bordeaux ne t’oubliera pas, et ne te tiendra pas rigueur de ce rendez-vous manqué.

     

     

    Il faut le reconnaitre, ce soir les joueurs ont lâché le coach, une nouvelle fois. Après Lorient, et le maintien acquis, Bordeaux a déjoué et a voulu faire sauter Tigana. C’est réussi, on verra ce que ça donne pour les quatre derniers matchs, pour voir si le problème était vraiment l’entraîneur. Difficile après tout ça de résumer la purge du soir. L’animation était plutôt en dehors, une nouvelle fois cette saison.

     

    Fernando suspendu et Trémoulinas de retour, Tigana aligne une défense Chalmé-Savic-Ciani-Trémoulinas. Après une dizaine de minutes, les visiteurs ont déjà marqué par deux fois : Ideye profite dès la 9ème minute d’un caviar de Martin pour tromper Carrasso. Puis à la 11ème minute, Martin encore lui dépose un corner sur la tête de Perquis esseulé qui loge le cuir dans le but vide. Aucun engagement dans le marquage sur les deux buts, Bordeaux retombe dans ses travers. Alou Diarra trouvera la barre sur une tête suite à un corner à la 18ème minute. Mais c’est Sochaux qui humiliera les Girondins en marquant deux nouveaux buts. Boudebouz à la 22ème minute sur une offrande d’Ideye puis le doublé d’Ideye à la 29ème minute sur une troisième passe décisive de la soirée de Martin. Rideau, match plié, de la belle ouvrage pour les lionceaux. Sûrement vexé comme jamais par des chants moqueurs (“RI – DI – CU – LES” chante le VS), Tigana sort alors Ciani dès la demi-heure de jeu, ce qui entraine une joute verbale entre le coach et son joueur.

     

     

     

    La honte s’abat sur Chaban-Delmas. Les sifflets se font entendre et les Ultras demandent aux supporters de quitter à la mi-temps le Virage Sud, chose unique. Jean-Louis Triaud viendra à la rencontre des supporters sur les marches de l’escalier amenant au Virage. Megaphone aphone à la main, il tente de rassurer la foule autour de lui : “Je suis aussi triste que vous et je souhaite présenter mes excuses au nom du club. Nous allons reconstruire une équipe pour l’an prochain”. On verra bien, de toute façon, il y a tout à reconstruire.

     

    La deuxième mi-temps n’offrira que peu d’intérêt, avec un Virage Sud dégarni. Bordeaux s’offrira quelques occasions franches par Plasil puis Modeste  mais seront soit stoppées par un Richert en grande forme, soit par des tentatives maladroites des attaquants bordelais. Et puis, il faut avouer que nous sommes tellement assommés qu’il est difficile de rester concentrer devant un tel spectacle.

     

     

    La saison aura été épuisante, éreintante, tant les joueurs auront montré une implication minimaliste au possible, un “je m’en foutisme” de plus en plus répandu dans ce sport. Dans ces conditions, il est préférable pour la santé de Jean Tigana de quitter ce troupeau de chèvres qui, espérons, ira brouter de l’herbe plus fraîche ailleurs dès la saison prochaine. A vrai dire, seuls Carrasso, Fernando et Plasil auront mérité notre soutien cette année. Modeste et Savic ne sont pas à blâmer non plus et font de leur mieux. Mais le reste est tellement médiocre. Le pire de tout, c’est d’arriver à faire sauter un coach alors que nous avons justement de gros souci avec le staff cette année, et qu’il ne reste qu’Eric Bédouet pour diriger l’équipe. Aidé par Franck Mantaux, ils devront terminer au mieux cette fichue saison.

     

    Bordeaux a perdu mais les joueurs ont gagné, ils ont eu la peau de Tigana qu’ils n’ont jamais accepté. Bravo messieurs, une belle preuve de courage une nouvelle fois, car entendre le capitaine Diarra annoncer en fin de match qu’il est surpris par cette démission est vraiment risible.

     

    Bon courage à la direction (ou ce qu’il en restera) l’an prochain pour tout reconstruire.

     

     

     

    LE RESUME VIDEO

     

     

     

    LES JOUEURS

     

    Puisque les joueurs n’ont pas daigné remplir leur devoir professionnel ce soir, nous nous abstenons également de juger ces artistes de cirque, de peur de déraper. Il faut faire désormais très attention à chaque parole ou chaque écrit, vu l’époque que nous vivons. Les notes en bas de l’article feront office de critique. A noter simplement qu’un seul joueur a eu son nom scandé ce soir : Jaroslav Plasil évidemment. Mais le foot étant un sport collectif, nous les jugeons tous de la même manière.

     

     

    LA FEUILLE DE MATCH

     

    Ligue 1 – 34ème journée – Samedi 7 Mai 2011, 19h00

    Stade Jacques Chaban-Delmas

    Bordeaux 0 – Saint-Etienne 4

    Arbitre : M. Hervé Piccirillo

     

    Buts : Ideye (8ème et 28ème), Perquis (11ème) et Boudebouz (22ème) pour Sochaux

    Cartons jaunes : Chalmé (42eme) et Planus (61eme) pour Bordeaux – Carlao (82eme) pour Sochaux

     

    Bordeaux : Carrasso – Chalmé, Savic, Ciani (Jussie, 35ème)), Trémoulinas – Diarra ©, L. Sané, Plasil, Ben Khalfallah (Planus, 76ème), Wendel – Modeste

    Sochaux : Richert © – Sauget (Nogueira, 75ème), Peybernes, Perquis, Dramé (Josse, 65ème) – Carlao, Boudebouz, Martin, Maurice-Belay – Ideye, Butin (Maiga, 79ème)

     

     

    LES NOTES DE GIRONDINS4EVER

     

    Carrasso : 0

    Chalmé :0

    Savic : 0

    Ciani : 0

    (Jussie : 0)

    Diarra : 0

    Sané : 0

    Wendel : 0

    Plasil : 0

    Ben Khalfallah : 0

    (Planus : 0)

    Modeste : 0

     


    Bordeaux
    C.Carasso : 4
    Chalmé : 3
    Savic : 2
    Ciani : 2
    (Jussiê, 35eme : 3)
    Trémoulinas: 4
    A.Diarra (cap) : 4
    L.Sané : 4
    Plasil : 5
    Ben Khalfallah : 2
    (Planus, 46eme : 6)
    Wendel : 2
    Modeste : 2