Mercato géré parfaitement aussi au niveau des départs : plus-value et indésirables


    Si ce mercato a été un succès au niveau des arrivées, il n’en fut pas moins « brillant » (n’ayons pas peur des mots) au niveau des départs.

    Avant la période de transferts, il y eut la période des fins de contrats. Ce fut notamment le cas de Cédric Carrasso, pour lequel nous sommes longuement penchés (lire ICI). Il y a aussi, dans le même cas, la volonté de ne pas prendre de risques avec un joueur à la santé fragile, bien qu’ayant dans son cœur le club : Nicolas Maurice-Belay. Et enfin Abdou Traoré, prolongé par la direction précédente, mais qui ne sera pas reconduit cette fois-ci. Ces trois joueurs, laissés libres, n’ont pour le moment pas trouvé de point du chute.

     

    Jérémy Ménez

     

    Les transferts

     

    Il débuta par un transfert que l’on sentait venir, même si l’on espérait un sursaut d’orgueil de sa part : celui de Jérémy Ménez. L’international français a préféré « abandonner » après six mois sur le banc des suites de l’émergence de François Kamano, en répondant à l’appel de la Turquie. Là, Bordeaux n’a pas cherché à retenir le joueur, contre la somme de trois millions d’euros, et surtout l’un des plus gros salaires de Ligue 1 économisé. Le ton était donné du côté de la direction bordelaise, celui de ne pas forcer trop le destin et de réagir vite pour perdre le moins d’argent possible. Terminons par le fait que Bordeaux a réellement bien joué dans cette affaire car Jérémy Ménez est arrivé blessé à Antalyaspor, souffrant d’une pubalgie, et donc indisponible de nombreuses semaines.

     

    Nous vous rapportions dans le courant de la saison dernière, le souhait d’Enzo Crivelli de ne plus jouer avec les Girondins de Bordeaux. Si nos informations ont pu sembler pour certains « précoces », elles se sont avérées vraies. Il y avait un contentieux entre Jocelyn Gourvennec et le joueur depuis quelques mois, et comme « Enzo ne se projetait plus aux Girondins, dans ces cas-là on n’insiste pas » avait expliqué l’entraineur bordelais, un départ était inéluctable. Le jeune attaquant ayant passé une partie de sa formation aux Girondins et ayant même remporté la Coupe Gambardella, est alors vendu dans un club où il réussira certainement, collant plus à son style de jeu voire à sa mentalité. Bénéficiant d’une rentrée d’argent des suites de la vente d’un attaquant, le SCO a pu payer convenablement Enzo et ainsi faciliter son départ du club au scapulaire. Le bon tempo pour le vendre, c’est ce dont ont profité les dirigeants bordelais sur ce dossier.

     

    Adam Ounas

     

    Il y eut également le cas Adam Ounas, joueur promis à un bel avenir, mais ayant eu quelques soucis “de comportement”, bien que s’étant remis à chaque fois en question. La direction aurait pu laisser mûrir et grandi le futur international algérien, mais elle a fait le choix de le laisser partir contre un bon chèque, n’étant pas certaine d’une plus-value plus grande à l’avenir. Et puis, pour un joueur qui n’a rien coûté (arrivé au centre de formation), « les Girondins s’y retrouvaient, et largement » selon les dires de Jocelyn Gourvennec. Présents pour la reprise, nous avons d’ailleurs pu prendre de nombreux clichés de lui vidant son casier, qui ont d’ailleurs été reprises partout sur le web.

     

    Nicolas Pallois

     

    Véritable patron tenant la défense pendant de nombreux mois, Nicolas Pallois aurait dû prolonger en ce début de saison avec Bordeaux. Là encore, plusieurs éléments ont fait complètement changer la donne, mettant en lumière les choix tranchants de la direction bordelaise. Jugé apparemment trop « agressif » et pas forcément toujours réfléchi (comme cette action à Saint-Etienne qui lui valut un rouge largement évitable en fin de saison dernière), le défenseur bordelais a vu ses patrons remettre en cause cette promesse de prolongation. Face à un contrat qui se terminait dans un an, le joueur décida d’aller voir ailleurs et d’assurer son avenir. Le repositionnement de Jérémy Toulalan et la signature de Vukasin Jovanovic ont aussi été des éléments importants dans le choix de la direction bordelaise d’opter ainsi, tout comme le choix sportif de Jocelyn Gourvennec d’avoir de meilleurs relanceurs. Il fut alors transféré à Nantes contre toute attente, mais là encore Bordeaux s’y retrouve car l’ayant fait venir de Niort pour une toute petite somme.

     

    Céderic Yambéré

     

    Cédric Yambéré, après deux prêts successifs, savait qu’il aurait des difficultés à trouver du temps de jeu à Bordeaux. C’est alors qu’une piste moins exotiques que les deux précédents s’offrit à lui : Dijon. Là encore, Bordeaux est bénéficiaire car même s’il ne s’agit « que » de 600000€, « Gringo » vient du centre de formation et n’a donc rien coûté. Pas forcément souhaité des supporters – en général – malgré un attachement et un respect au club, il fait partie de la liste des « indésirables » qui ont fini par quitter les Girondins, dans de bonnes conditions, pour tout le monde. Pour rappel, nous vous annoncions d’ailleurs cette information en exclusivité.

     

    Prêté la saison dernière à Caen, Frédéric Guilbert revenait à Bordeaux sans trop se faire d’illusions. A tel point qu’il fut utilisé à différents postes lors des matches de préparation, mais presque jamais au sien… Ainsi, il fallait que lui aussi trouve une porte de sortie, et ce fut le cas avec son club formateur : Caen. Et ce malgré une très grosse offre d’un club anglais juste avant sa signature à Malherbe… Homme de parole, il repartit dans son club d’origine, contre un petit billet pour les Girondins, qui se montrent une fois encore bénéficiaires.

     

    Diego Rolan

     

    Diego Rolan, le départ le plus complexe. L’international uruguayen bénéficiait d’offres que ne lui convenaient pas, et avait pour priorité de rejoindre l’Espagne. L’affaire tarda en longueur et se conclut par un prêt avec option d’achat quasi-automatique, après avoir prolongé de deux saisons au préalable. Bordeaux est toujours bénéficiaire dans ce dossier, qui lui a permis de recruter en fin de mercato Nicolas de Préville. Une rentrée d’argent qui certes sera à retardement, mais qui équilibrera le budget dès la fin de saison.

     

    Le départ le plus étrange : Mauro Arambarri. Il s’agissait d’un pari pour l’avenir et son départ, également pour l’Espagne, ne ressemble à aucun autre. Vendu à un club sud-américain puis prêté directement en Espagne, cela semble clairement à une opération dont les Girondins auraient encore la main en cas de réussite. Car l’indemnité de départ semble risible par rapport à ce qui a été dépensé par le club au scapulaire (1 million contre 3). Mais aussi parce que s’il n’a pas percé chez nous, Jocelyn Gourvennec a toujours loué les qualités footballistiques du joueur. Ce départ intervient surtout, à ce moment du mercato, pour libérer une place d’extra-communautaire. Mais l’on imagine mal Bordeaux, si intransigeant lors de ce mercato, perdre de l’argent sur un joueur qui garde tout son potentiel.

     

    Kiese Thelin

     

    Isaac Kiese Thelin, la bonne surprise. Annoncé comme prêté pour une année supplémentaire, Isaac Kiese Thelin a finalement, le dernier jour du mercato, été acheté par Anderlecht, qui l’a immédiatement prêté. Selon la presse belge, Bordeaux aurait accepté de baisser l’option d’achat le concernant. Finalement, les Girondins auront trouvé preneur pour cet international suédois qui n’a jamais réussi à s’imposer en terres bordelaises… Bordeaux est déficitaire dans cette transaction, l’ayant acheté près de 4.5 millions d’euros à l’époque.

     

    Le dernier départ, celui de Thomas Touré. Encore bénéficiaire, puisque le joueur a été formé au club. Devant absolument jouer après une saison noire, Thomas ne se faisait pas d’illusions au vu des choix de Jocelyn Gourvennec en ce début de saison. Alors, il choisit de rejoindre Angers, lors des dernières heures du mercato. Bordeaux n’était d’ailleurs pas forcément d’accord avec le SCO en fin de matinée, mais le club angevin a relancé le dossier en proposant plus en milieu de journée et ainsi s’attacher les services de Thomas.

     

    Paul Bernardoni

     

    Les prêts

     

    Le FCGB est pourvu en gardiens, notamment avec l’arrivée de Benoit Costil, mais aussi avec les jeunes du centre qui poussent. Ainsi, Paul Bernardoni se devait d’être prêté pour accumuler du temps de jeu. Le fait qu’il ne soit que seulement prêté démontre bien que le club garde un espoir le concernant pour l’avenir. Prêté à Clermont, chez qui il avait la confiance de Corinne Diacre, il réalise un excellent début de saison. Espérons que le départ de l’entraineuse ne change pas les choses.

     

    Aaron Boupendza, auteur d’une bonne préparation, a été prêté par notre club pour vivre un championnat au-dessus de celui de National 3. Le joueur, international gabonais, réalise un excellent début de saison et va accumuler du temps de jeu qui pourrait lui être profitable, aussi aux Girondins. Attention cela dit au comportement (lire ICI).

     

    Daniel Mancini lui aussi va évoluer pleinement dans le championnat français, en Ligue 2, à Tours. Le jeune espoir argentin va engranger de l’expérience pour revenir plus fort, et ainsi tenter d’avoir sa chance dans un milieu de terrain bordelais très pourvu.

     

    Kevin Soni

     

    Les résiliations

     

    Kévin Soni a été libéré de sa dernière année de contrat, et s’est engagé dans la foulée avec Gérone, en Espagne. Seulement, Bordeaux a glissé un pourcentage sur la prochaine transaction, et s’assure un petit revenu, même sien interne on n’y croit pas trop…

     

    Younes Kaabouni avait lui aussi encore une année de contrat. Le dernier jour du mercato, le club et lui ont trouvé un accord pour résilier, et ainsi lui donner toutes ses chances de trouver un nouveau club en tant que « joueur libre ».

     

    Diego Contento

     

    Les échecs

     

    Diego Contento et Maxime Poundjé avaient un bon de sortie. Malheureusement, aucun club ne s’est révélé réellement intéressé, notamment pour le premier. Le second eut des touches plutôt sérieuses en Angleterre, mais les a refusées. Ils seront donc probablement bordelais, au moins jusqu’à janvier où le chantier du poste de latéral gauche reprendra certainement.

     

     

    Au total, les Girondins de Bordeaux ont rentré environ 27 millions d’euros dans leurs caisses lors de ce mercato, et en attendant encore 7 millions à l’issue de la saison de Diego Rolan, sans oublier divers bonus pour le transfert d’Adam Ounas. C’est le gros lot. Car en plus de faire de belles opérations financières, majoritairement bénéficiaires, le club a réussi à se séparer des joueurs indésirables depuis plusieurs années. Ce mercato fut donc, aussi au niveau des départs, également géré d’une main de maître par la direction bordelaise.

     

    Nous souhaitons pour conclure, le meilleur possible pour les joueurs passés par notre club.

     

    Le récap’

     

    Cédric Carrasso : fin de contrat (0)

    Nicolas Maurice-Belay : fin de contrat (0)

    Abdou Traoré : fin de contrat (0)

    Jérémy Ménez : Antalyaspor, 3 millions d’euros (0)

    Enzo Crivelli : SCO d’Angers : 4,5 millions d’euros (+)

    Kévin Soni : résiliation de contrat, Gérone, pourcentage lors de la prochaine transaction (0)

    Isaac Kiese Thelin : Anderlecht : 2 millions d’euros ()

    Paul Bernardoni : prêt, Clermont Foot (0)

    Cédric Yambéré : Dijon, 600000€ (+)

    Adam Ounas : Naples, 10 millions d’euros + bonus (+)

    Nicolas Pallois : Nantes, 2 millions d’euros (+)

    Frédéric Guilbert : Caen, 1.5 millions d’euros (+)

    Mauro Arambarri : Boston River, 1 million d’euros (+ clause de rachat ?) ()

    Aaron Boupendza : prêt, Pau FC (0)

    Diego Rolan : prêt, Malaga, option d’achat obligatoire de 7 millions d’euros (+)

    Daniel Mancini : prêt, Tours FC (0)

    Thomas Touré : SCO d’Angers, 3 millions d’euros (+)

    Younes Kaabouni : résiliation de contrat (0)