InterviewG4E. Marly Rampont : “Mon premier objectif, ça a toujours été le même, c’est de m’imposer à Bordeaux”

    Marly Rampont est arrivé en provenance de l’Olympique Lyonnais au début de la saison 2018-2019. Le jeune défenseur central s’est imposé au sein de la défense des U19 des Girondins de Bordeaux, réalisant une saison pleine, et allant jusqu’en demi-finale de Coupe Gambardella face à Saint-Etienne (défaite 1-0). Fort de son bon exercice 2018-2019, on le voyait être dans la continuité en 2019-2020. C’est d’ailleurs comme cela que sa saison commença, avec des prestations plutôt complètes, et un brassard de capitaine glané. Mais le recrutement de joueurs professionnels à son poste, et les mauvais résultats de l’équipe B bordelaise en début de saison, le mirent de côté. Sans rancœur, et continuant de travailler, Marly se livre aujourd’hui pour nous, en pleine période de confinement, depuis Lyon, là où réside sa famille. Interview. 

     

    Pour commencer, comment se passe ton confinement ? Tu es reparti à Lyon, dans ta famille ?

    Oui, je suis rentré sur Lyon, ça fait presque deux semaines maintenant. Les journées sont un peu compliquées à occuper. Je cours chez moi parce j’ai un tapis de course. Je fais aussi du renforcement musculaire. J’essaie de m’occuper comme je peux, c’est compliqué mais il n’y a que ça à faire.

     

    Est-ce que l’on vous a donné un programme d’entretien et quel est son contenu ? Et vous êtes en contact avec le staff pour faire un suivi ?

    Oui, on nous a donné un programme. En gros, il faut que l’on coure une fois tous les deux jours et on a un programme de renforcement musculaire également. On parle tous les jours avec le coach qui nous demande comment on se sent, comment on va. On essaie aussi de se peser au moins une ou deux fois par semaine pour les tenir au courant, pour surveiller à ce qu’on ne prenne pas trop de poids. Ils essaient de parler le plus possible avec nous car ils savent que c’est aussi compliqué pour nous que pour eux.

     

    A cause de la situation actuelle, tous les joueurs du club sont passés en chômage partiel. Est-ce que le club en a parlé ?

    Oui, le club nous en a parlé. Ils ont envoyé un mail à tous les joueurs et tous les parents pour nous expliquer comment ça allait se passer au niveau de la paie, etc… On est tenus informés. Ils nous ont demandé de suivre les actualités pour nous tenir informés de notre côté.

     

    Tu es maintenant présent depuis deux saisons à Bordeaux. Tu as notamment joué la saison dernière une demi-finale de Coupe Gambardella perdue face à Saint-Etienne (1-0). Est-ce que ce match reste encore aujourd’hui un grand regret ? Et d’après toi, qu’est-ce qui vous a manqué ?

    Pour moi, ça reste un peu un regret car c’est vrai que l’on perd sur un penalty et c’est le seul but que l’on prend lors de toute cette compétition. C’est frustrant, mais c’était un fait de jeu et l’arbitre a pris sa décision. Je pense qu’on n’a pas été assez tranchants sur ce match. Quand on regarde le contenu du match, on n’a pas subi forcément beaucoup d’occasions, ça s’est joué à la fin. Offensivement, on n’a pas eu beaucoup d’occasions non plus, juste quelques-unes. Maintenant, je pense qu’on est tous passés à autre chose. Il y des joueurs qui ont changé de club. Pour ma part, c’est passé. J’en avais joués plusieurs matches de Gambardella, même quand j’étais à Lyon, où j’avais perdu aussi contre Saint-Etienne.

     

    Marly Rampont

     

    Cette saison, tu étais voué à jouer en réserve où tu as d’ailleurs commencé la saison, portant même le brassard de capitaine. Comment expliquer qu’on ne t’a plus vu ensuite le reste de la saison ?

    J’ai discuté plusieurs fois avec le coach. Au début, il a dit qu’il était satisfait des prestations que je pouvais produire, etc… Ensuite, il y a eu des arrivées et on a enchaîné deux grosses contre-performances. Je ne vais pas dire que j’ai été écarté du groupe, car je continue de m’entraîner, je n’ai pas été blessé et j’ai continué à être sérieux. Je me suis dit que c’était ses choix. Donc je ne peux que les accepter, je n’ai pas grand-chose d’autre à faire. Je continue à travailler aux entraînements, à prendre sur moi-même. Après, je suis parti faire un essai, il y a deux mois à peu près, ça s’est très bien passé. Il devait y avoir une suite, mais à cause du virus c’est pour le moment en suspens. Donc pour le moment, je ne sais pas comment ça va se passer que ce soit à Bordeaux ou l’autre club, comme on ne sait toujours pas quand est-ce que ça va reprendre, vu que le confinement devrait durer plus longtemps que deux semaines. Pour le moment, je suis un peu dans le flou, mais c’est comme tous les autres joueurs qui font partie du groupe.

     

    Il y a aussi le fait que Bordeaux ait fait venir des joueurs de l’extérieur (Bessilé, Medioub, Cardoso…). Cela barre aussi la route. Comprends-tu ce système de recrutement, de ne pas faire forcément jouer les jeunes que l’on a recrutés comme toi, en formation ?

    C’est que quand des joueurs qui viennent de l’extérieur signent pro, ils sont privilégiés pour être dans la réserve, je pense. Nous, en tant que joueurs, on n’a pas notre mot à dire, on ne peut qu’accepter les arrivées et les départs, etc… C’est à nous à nous accrocher pour prétendre à faire en sorte que le coach compte sur nous.

     

    Tu es en fin de contrat à l’issue de cette saison. Est-ce que tu sais si Bordeaux a prévu de prolonger ton contrat, ou de te faire signer professionnel ?

    Je ne sais pas du tout, il n’y a pas de discussions. D’autant plus qu’avec la situation dans laquelle nous sommes actuellement, ça va être compliqué. On va voir comment ça va se passer dans les prochains jours, mais pour le moment, je n’ai aucune information.

     

    Tu parlais tout à l’heure d’un club où tu avais fait un test. On a parlé il y a quelques semaines d’un intérêt de clubs aux Pays-Bas, c’est bien ça ? Justement les Pays-bas, on a vu que d’autres anciens bordelais qui n’ont pas signé professionnels, y sont aujourd’hui et y réussissent (Robin Maulun et David Sambissa). Cela peut être vraiment une bonne porte de sortie pour rebondir…

    Oui, j’ai fait un test au club d’Utrecht (le nouveau club de Lamine Sané, ndlr). Je pense que c’est une bonne opportunité oui. Quand je suis allé là-bas, c’était vraiment très plaisant, ça joue bien au ballon. Le jeu est vraiment différent de ce que l’on a en France. Les relations avec les coaches sont différentes aussi. Après chaque séance, les coaches discutent avec un ou deux joueurs en particulier, ils font des debriefs de séance et chaque séance est filmée. C’était vraiment cool.

     

    Si on devait faire un bilan de ton expérience aux Girondins… Pour rappel, tu étais arrivé en provenance du centre de formation de Lyon où ça s’est mal fini et cela fait maintenant deux ans que tu es à Bordeaux. Dans quels secteurs penses-tu avoir évolué ?

    Je pense qu’au niveau du comportement, j’ai pris beaucoup plus en maturité que quand j’étais à Lyon. Après, c’est dû aussi au fait que j’habite loin de chez moi, j’ai dû apprendre à vivre tout seul. J’ai donc découvert la vie d’adulte et toutes les responsabilités. Ensuite, sur le plan footballistique, j’ai appris une méthode de travail qui était différente, à laquelle j’ai dû forcément m’habituer. J’ai pu découvrir d’autres modes de travail et élargir ma palette de jeu.

     

    Si la saison peut se terminer, que peut-on te souhaiter pour la fin de saison à Bordeaux ?

    J’espère qu’on va pouvoir jouer les quelques matches qu’il nous reste ! Et j’espère que ma situation va pouvoir s’arranger, en retrouvant notamment du temps de jeu le plus vite possible. Je me sens très bien à Bordeaux, les coaches sont supers, les coéquipiers sont très bons. Si ma situation peut s’arranger, ça ne peut qu’être plus que bénéfique pour moi. Mon premier objectif, ça a toujours été le même, c’est de m’imposer à Bordeaux. La saison n’est pas finie, il reste 7 ou 8 matches. Je veux donc retrouver du temps de jeu, m’imposer à Bordeaux et signer pro.

    Merci Marly, et bonne fin de saison lorsque celle-ci reprendra !

    Marly Rampont