Exclu. Pellenard : “Inoubliable”

    Nous vous avions fait découvrir en août dernier Théo Pellenard, l’arrière gauche de notre équipe réserve. Nous avions été ravis de découvrir un joueur ayant la tête sur les épaules, disponible et sympa, ayant une parfaite éducation. Des joueurs comme on aimerait en voir plus souvent, même si cette année, avec la CFA, nous sommes gâtés. Considéré comme le troisième latéral gauche de notre club, nous étions persuadés que ce pur produit du centre de formation bordelais allait avoir sa chance cette saison. Des prestations très régulières, une envie d’apprendre, une progression fulgurante, tant d’éléments qui laissaient à penser que Francis Gillot lui donnerait sa chance.

     

    Et ces dernières semaines, avec la combativité et la hargne retrouvée de notre équipe professionnelle, nos latéraux Lucas Orban et Maxime Poundjé, ont été plusieurs fois suspendus. En cette fin de semaine, avec la blessure de l’international argentin Orban en parallèle de la suspension de Poundjé, Francis Gillot a fait le choix de faire confiance à Théo Pellenard, pour une première en Ligue 1. Prévenu la veille, à seulement quelques heures du coup d’envoi face à Valenciennes , Théo a assumé les responsabilités qui étaient les siennes, avec sa simplicité et ses qualités naturelles.

     

    Tout de suite dans son match, et parfaitement accueilli et épaulé par les professionnels, il s’est immédiatement senti à son aise, dans son élément. A tel point, que les spectateurs et téléspectateurs eurent l’impression qu’il avait toujours évolué avec les joueurs que l’on a l’habitude de soutenir tous les week-ends. Et les statistiques sont implacables. Avec 85 ballons joués face à Valenciennes, il a été le joueur bordelais le plus sollicité, devançant pour les suivants Nguemo (74), Sané et Mariano (66). Quelle entrée en matière ! A cette statistique, l’on ajoute un pourcentage de réussite de 84% dans ses passes, 14 ballons gagnés (troisième meilleur bordelais), pour seulement 17 ballons perdus. Sans oublier son entente avec Maurice-Belay dans le couloir, ses centres (4) qui ont été réussis, et cette position et participation sur le pénalty provoqué par Nguemo. Un match plein, à l’image ce bonhomme de 19 ans, qui a la tête bien pleine. Interview.

     

     

     

     

    Quelle belle semaine, n’est-ce pas ?

    (sourire) C’est vrai que c’est une belle semaine ! J’ai connu en quelques jours une première apparition en Ligue Europa contre le Maccabi Tel Aviv, suivie d’une titularisation en Ligue 1, face à Valenciennes. En plus, il y avait une victoire au bout… C’est tout simplement super !

     

    Cela a commencé d’abord avec la Ligue Europa pour toi et trois de tes coéquipiers. C’était déjà un grand moment !

    Oui, c’était déjà une grande satisfaction. Je suis parti avec trois de mes coéquipiers de la CFA, et on a pu découvrir le monde professionnel ensemble. On est tout de suite plus à l’aise lorsque l’on est plusieurs, pour se fondre le mieux possible dans le groupe. Et on a été très bien accueilli par l’ensemble de joueurs, et aussi bien sur par le staff professionnel.

     

    Et il y a eu la cerise sur le gâteau avec une entrée en jeu, ta première en tant que professionnel. On a d’ailleurs pu voir un bon tacle appuyé !

    Rentrer en Ligue Europa, sur une pelouse magnifique, avec des supporters à fond derrière leur équipe, en étant mené au score et en étant en infériorité numérique… C’est un moment inoubliable ! Je me suis tout de suite senti dans le match et effectivement, la plus belle preuve doit surement être mon tacle appuyé… Et pour cause, après la rencontre, tout le monde me disait « Félicitations pour cette première apparition, et surtout quel tacle ! » (rires).

     

    Tu as d’ailleurs eu le droit à ton petit « bizutage ». Ça s’est bien passé ?

    Oui, on a tous eu le droit à notre « bizutage ». On est passé chacun notre tour, un à chaque repas, et l’on devait donc chanter une chanson. J’ai chanté « Visage de la Honte », de Psy4 De La Rime. Je me suis mis un peu compliqué la vie je pense (rires). En plus, j’ai eu quelques petits blancs, c’était un vrai désastre (rires). Mais elle a été validée, c’est l’essentiel.

     

    Et hier matin (dimanche, ndlr), tu apprends que Lucas Orban est encore souffrant, et que tu vas probablement débuter. Le poulet-pâtes n’a pas été trop difficile à avaler ?

    (rires) Non, il est très bien passé ! Je n’ai pas eu la boule au ventre !

     

     

     

     

    Parlons de ce match en Ligue 1. Sur le terrain, tu as vraiment semblé faire partie du groupe pro depuis longtemps…

    C’est vrai que j’ai tout de suite été à l’aise sur le terrain. C’est peut-être aussi grâce au fait de m’être entrainé pas mal de fois avec les professionnels, ça y a sans doute joué. Et ils ont été très présents en me donnant beaucoup de conseils. Tout comme le coach d’ailleurs qui m’a conseillé et m’a mis à l’aise. Je les en remercie tous !

     

    Tu en as même profité pour réaliser un petit pont, un contrôle en porte-manteau dans la surface… C’était un pari ? (rires)

    Oh non, c’était loin d’être un pari (rires) ! Je pense que c’était les bons gestes, qu’il fallait faire à ces moments précis, rien de plus.

     

    Il y a aussi cette action où tu es le premier à jaillir lorsque Cédric Carrasso repousse le pénalty. Derrière, il y a une action un peu litigieuse puisque le défenseur valenciennois s’écroule…

    On ne va pas se mentir, je pense qu’il y avait faute. J’ai voulu anticiper sur l’extérieur, avant de me raviser et me remettre à l’intérieur. Dans l’action, je le bouscule un peu… Le corps arbitral n’a rien vu, et c’est tant mieux pour l’équipe… Et pour moi aussi ! (sourire)

     

    Francis Gillot a été très élogieux à ton encontre au sortir du match, et espère que tu garderas les pieds sur terre. On te connait, et l’on sait que ce n’est pas du tout dans ton caractère de l’enflammer…

    C’est déjà très sympa de sa part, ça m’a fait très plaisir. Maintenant, le plus dur reste à venir, il faut confirmer. Et pour cela, il faut travailler à l’entrainement et en match, tout passe toujours par le travail. Effectivement, ce n’est pas dans mon caractère ni dans mon éducation de m’enflammer. Je vais garder la tête sur les épaules !

     

     

     

     

    Jamais deux sans trois, avec peut-être cette Coupe de la Ligue ?

    On n’a pas encore évoqué le sujet. Je verrai bien demain soir (mardi, ndlr) à l’entrainement.

     

    Deux matches avec les pros en moins de quatre jours. Ça va surement aider à ce que ton contrat, qui se termine à la fin de la saison, soit prolongé et peut-être bonifié en devenant un contrat pro…

    C’est allé très vite, c’est vrai. Mais comme je l’ai déjà dit, le plus dur commence pour moi. Ces deux matches sont une étape importante dans ma carrière. Ce sera à moi de confirmer et pour cela, je préfère me concentrer sur le terrain. Le reste, on verra en temps voulu…

     

    Comment as-tu dormi hier soir (dimanche, ndlr) ?

    J’ai eu beaucoup de messages. J’en profite d’ailleurs pour remercier tous ceux qui m’ont félicité. Je me repassais le match en boucle dans la tête… Malgré la fatigue, je n’ai pas super bien dormi. Mais ça, ce n’est pas grave (sourire).

     

     

    Merci encore à Théo pour sa disponibilité et l’homme qu’il est. A bientôt, pour la prochaine étape 😉

     

     


     
     


    Scène de joie de vestiaires par Girondins
     

    Photos AFP, Girondins.com et Girondins4ever

    Vidéo GirondinsTV