Et maintenant ?

    28 minutes de jeu, à la maison, et déjà quatre buts encaissés, s’en est trop

     

    Jean Tigana n’a été que très peu suivi par les supporters depuis son arrivée. Mais l’on voulait se rappeler au bon souvenir de ce joueur qu’il fut, s’accrochant aussi au fait que « partout où il passe, il gagne des titres ». Ce bon vieux temps est révolu, le football a changé, et le caractère s’est apaisé. Jean Tigana partait forcément du mauvais pied. Devant faire face à certains départs et un budget très limité -il aurait pu aussi imposer des choses remarquez- , on sent aussi que cette pause dans sa carrière d’entraineur ne lui a pas fait que du bien. Un schéma tactique trop défensif, un manque d’ambition offensif, des méthodes qui ne passent plus, un discours qui ne passe plus, des conflits avec certains joueurs… Une attitude radicalement opposée à celle de son prédécesseur, que des joueurs sur couvés et chouchoutés, qui se complaisaient dans leur petite bulle, n’ont pas accepté.

     

    Une démission refusée, pour se rassurer et puis cette phrase qui revient sans cesse, comme un discours épuisé et épuisant pour les supporters « je ne suis pas quelqu’un qui lâche, c’est mal me connaitre », allusion à son caractère fort d’antan. Et puis ce match face à Sochaux où des supporters, remplis de désespoir et de connerie, s’attaqueront à sa fille d’à peine 16 ans. On le sait qu’aujourd’hui le stade est devenu un exutoire sans retenue, mais il y a des limites dans l’irrespect. Cette fois c’est sur, l’entraineur bordelais ne reviendra pas mais pour être honnête, son départ était programmé pour la fin de saison. D’un comme un accord avec la direction, Jean Tigana allait quitter ses fonctions à la fin de l’exercice. La presse avait d’ailleurs eu vent de cette rumeur, d’où les dernières conférences de presse et insistances au niveau de son avenir ces derniers temps. Dans le but « de ne pas perturber (un peu plus) les joueurs », allusion à ce qui s’était passé avec Laurent Blanc, l’annonce était différée à la dernière journée de championnat. Nous serions même tentés de dire une aubaine pour la direction, s’étant trompé dans le casting du successeur du sélectionneur des Bleus. Non pas sur l’homme en lui-même non, car il est irréprochable et bel et bien amoureux de notre club, mais dans ses capacités de meneur d’homme, de technicien, d’entraineur ambitieux. Et puis pour le côté financier aussi, car mis à part Laurent Blanc, Bordeaux est plutôt du genre à se faire léser dans ce domaine…

     

     

     

     

    Et maintenant ? Nous espérons que nous ne précipiteront pas pour prendre un nouvel entraineur, que nous ne rappellerons pas non plus Michel Pavon, et qu’Eric Bedouet sera à la hauteur du rôle qu’on lui donnera. Mais, en toute franchise, et bien que Jean Tigana ait des torts, les joueurs sont bel et bien les responsables de ce fiasco, ne nous trompons pas de cible. Car nous le savons tous, le changement d’entraîneur ne va pas tout changer d’un coup d’un seul, le malaise est beaucoup plus profond. Et nous avons envie de vous dire, « heureusement », car nous n’osons imaginer que Bordeaux nous montre un autre visage dès la semaine prochaine… Notre colère serait vraiment plus grande.

     

    Et maintenant, donc ? Il y aura un grand remaniement à effectuer au sein des « joueurs », justement. En commençant par les joueurs à forte valeur, ne mouillant plus le maillot, étant déjà ailleurs, et faisant trop souvent preuve de suffisance. Des noms ? Pas de langue de bois. Le premier en tête, visé par De Tavernost lui-même : Alou Diarra. On connait sa valeur marchande, elle est dans son contrat. A remplacer par Matuidi, depuis le temps que cela traine… Et en plus, un énorme salaire en moins, salaire pas à la hauteur de son rendement. Le deuxième, Benoit Tremoulinas, n’a plus le rendement escompté depuis bien une saison. On connait aussi sa valeur marchande et surtout le pouvoir financier des clubs intéressés. A remplacer par un bon joueur de club, pourquoi pas expérimenté, de préférence même. Mickael Ciani enfin, réintégré hier soir à l’effectif, et complètement hors-sujet. Des clubs anglais sont intéressés, et là aussi nous connaissons leurs possibilités financières en terme de pouvoir d’achat. Et puis, il y a les joueurs décevants, Fahid Ben Khalfallah, que même Janot ne veut pas laisser marquer. David Bellion et Fernando Cavenaghi aussi, déjà ailleurs dans leur tête, bien qu’un nouvel entraineur puisse changer la donne. Mais pour ces deux cas, la perte financière risque d’être grande. Le premier a bénéficié d’un contrat longue durée et pourrait nous rester sur les bras. Le deuxième a été acheté les yeux de la tête il y a de ça quelques années, et a perdu de sa superbe mais aussi et surtout de la valeur. Faisons aussi le « tri » au niveau des jeunes, beaucoup trop nombreux, et ne collant finalement pas au rôle qui leur est donné, celui de maintenir de la concurrence au sein du groupe. Gardons enfin la ligne directrice Carrasso-Planus-Fernando-Plasil-Modeste, en construisant autour avec de la sérénité, et un attaquant d’une valeur sure. Nous pourrions vous en faire des pages concernant les idées qui seraient bonnes à prendre pour la saison prochaine, mais nous nous arrêterons là.

     

    Reconstruisons intelligemment, car une saison de transition promise cette année, ne suffira pas, et il y en aura bien une deuxième la saison prochaine. Surtout que, l’image du club a bien été entachée de par les mauvaises performances, mais aussi par quelques mauvais coups médiatiques. Et puis, comme nous sommes un peu le club duquel on parle, mais seulement lorsque ça va mal, l’affaire des « quotas » et de la « discrimination » semble nous viser aussi. Telefoot, la pseudo émission footballistique, nous a visé ce matin, en plus de Laurent Blanc il y a quelques jours. On a à l’image le grand commentateur sportif et consultant de TF1, Bixente Lizarazu, ne mâchant pas ses mots « Ca s’est joué à 6 mois près, et à deux personnes à Bordeaux, dont Pierrot Labat. Je n’étais pas dans le critères physiques de par ma taille, et à 6 mois près j’étais éjecté du centre de formation ». Des propos qui interviennent juste après ceux de Valbuena, datant de quelques semaines : « Je n’ai pas signé de contrat professionnel avec les Girondins car je ne rentrai pas dans le profil type du footballeur moderne ». Ce à quoi nous avons envie de répondre pour ce denier que le problème était aussi et surtout comportemental… Sans en rajouter plus… Et, pour le premier, nous n’avons pas oublié son amour pour les Girondins à la fin de son contrat avec le Bayern, Bixente filant directement chez les marseillais pour des raisons financières… Alors, les leçons de morale, certains peuvent les garder et se concentrer sur leur travail, faisant preuve de suffisance, eux aussi.

     

    Finissons par une note positive, celle des paroles pleines d’espoir de Jean-Louis Triaud, au cœur du Virage Sud : « Je suis aussi triste que vous et je souhaite présenter mes excuses au nom du club. Nous allons reconstruire une équipe pour l’an prochain ». Des promesses ? On a envie d’y croire. De toute façon, on essaye de se raccrocher à tout ce qui peut être positif… L’attitude du Virage a eu plus de mérite en tout cas que celle de quelques personnes en tribune présidentielle. Mais soyons intelligents et unis pour cette fin de saison, car il nous reste encore quatre dates pour souffrir, se lamenter, et attendre avec très grande impatience cette fin de saison… Peut-être dans la crainte de la suivante…

     

     

    Allez Bordeaux !

     

     

    MisterInfiny