Bruno Basto : “On ne peut pas plaire à tout le monde”

    Bruno Basto, un joueur dont tout le monde se rappelle forcément. Latéral gauche – et parfois même milieu gauche – pendant quatre saisons aux Girondins de Bordeaux, il a notamment remporté la Coupe de la Ligue en 2002 aux côtés de son compatriote Pauleta. Mais plus que cela, c’est un amoureux du club au scapulaire que nous avons rencontré. Amoureux à tel point que son cœur bat autant que pour son club de toujours, le Benfica Lisbonne. Aujourd’hui, sa carrière de footballeur est derrière lui, mais il s’est reconverti dans le monde du football, un monde qui lui colle à la peau. Interview.

     

     

    Bonjour Bruno. Comment se passe ton après carrière ?

    Bonjour. Pour le moment, tout se passe très bien pour moi. Je me suis reconverti en tant qu’agent de joueur. Le métier n’est pas facile, mais c’est aussi fascinant qu’intéressant pour moi. En plus, je pense que j’arrive avec l’avantage d’avoir été joueur professionnel. Alors, forcément, je connais les besoins des joueurs. J’adore vraiment ce métier.

     

     

    Justement, as-tu déjà proposé des joueurs aux Girondins de Bordeaux ?

    (rires) Oui, bien sûr, j’ai déjà eu l’occasion de proposer certains joueurs aux Girondins. Mais je ne peux te dire lesquels. Comme on dit au Portugal, ‘Le secret, c’est l’âme du business’.

     

     

    Il y a très peu de joueurs portugais qui sont passés par Bordeaux, mis à part les brésiliens qui parlent la même langue bien sûr (dans l’histoire des Girondins, seuls sept portugais ont porté le maillot bordelais, ndlr)…

    Effectivement, je ne peux pas en expliquer les raisons. Mais pour être raisonnable, je dirais que c’est certainement la politique de chaque entraineur qui est passé au club. C’est comme ça.

     

     

    Tu as gardé un bon contact avec les clubs par où tu es passé lors de ta carrière. Que représentent les Girondins de Bordeaux pour toi ?

    Bien sûr, j’ai gardé contact avec tous les clubs par lesquels je suis passé. Mais avec Bordeaux, c’est différent, je suis très attaché à ce club qui m’a tout donné professionnellement et personnellement parlant pendant quatre saisons. Ma fille, Carolina, est née à Bordeaux et ça, ça restera pour toute la vie. J’ai vraiment un attachement fort aussi bien pour club que la ville. Ma famille et moi avons été très bien accueillis à Bordeaux.

     

     

    Les supporters gardent en tête tes deux passes décisives pour Pablo Francia et Sylvain Franco face à Guingamp en janvier 2004. On se souvient de ta joie, décuplée ce jour-là…

    C’était un moment de joie immense, celui d’un joueur qui fait deux passes décisives dans la même rencontre, sans oublier la frappe sur la barre aussi ! Grâce à ça, l’équipe remportait la victoire. Il y avait eu des moments difficiles pour toute l’équipe avec le départ d’Élie Baup.

     

     

      FOOTBALL - OLYMPIQUE MARSEILLE / GIRONDINS BORDEAUX

     

     

    Cette joie intense, n’était-elle pas aussi du soulagement ? Car on a connu tes qualités vaillantes, un joueur qui ne lâche rien, mais en revanche tu n’as été que rarement décisif offensivement. En as-tu souffert à l’époque ?

    C’est vrai, un peu aussi… Le problème du foot, c’est que tout le monde se croit entraineur. Que ce soit en tribunes, devant sa télé. C’est toujours plus facile de critiquer sans ces conditions, mais cela fait partie du métier. Lors de ce match, je me souviens d’avoir mis quelques tapes derrière la tête d’Éric Bédouet. C’était de la joie, le retour de tous les entrainements que l’on faisait ensemble. Certains détails qu’on avait corrigé et travaillé et ce jour-là, tout s’était parfaitement passé.

     

     

    On décrivait beaucoup plus tes qualités d’homme et ta bonne humeur quotidienne, avant ce que tu pouvais ou savais faire sur un terrain. Est-ce que cela t’a un peu perturbé à l’époque ?

    Non, pas du tout. Pour moi, mes coéquipiers, les entraineurs et tout le staff, c’était ça le plus important. On ne peut pas plaire à tout le monde. Le public fait partie du sport. A l’époque, c’était difficile car il fallait remplacer Jérôme Bonnissel qui était l’un des joueurs les plus aimés au club. C’était un peu pareil que lorsque Deivid est venu pour remplacer Pauleta… Le pire, dans le foot, c’est les comparaisons.

     

     

    Tu nous parlais d’Élie Baup. On a souvent évoqué ta relation avec lui, puisqu’on te qualifiait de « Chouchou » du coach. Comment pourrais-tu la décrire ?

    Ce ne sont que des histoires. Si je suis devenu ce que je suis, c’est par mon travail quotidien et mon application à chaque entrainement. Dans le football professionnel, personne ne fait jouer quelqu’un pour ce prétexte. Après, on a gardé de bonnes relations. C’est un bon coach, et il l’a déjà prouvé à plusieurs reprises. C’est comme lorsque j’ai signé à Saint-Étienne. A ce moment-là, j’avais signé dans ce club parce que j’étais en conflit avec le Feyenoord de Rotterdam.

     

     

    Lorsque Bordeaux et Benfica se sont rencontrés en Ligue Europa en 2013, on imagine que cela a été dur de choisir entre ces deux clubs qui comptent beaucoup pour toi…

    Tout à fait. Ça a été très, très dur parce que Benfica ou Bordeaux, sincèrement, sont au même niveau dans mon cœur.

     

     

     

     

    Tu dois suivre les résultats de Bordeaux. Que penses-tu de la saison actuelle des Girondins ?

    J’ai regardé certains matches de Bordeaux cette saison. Je pense que la qualification en Coupe d’Europe est possible, pour cela il faut que l’équipe continue de bien jouer. Il faut comprendre que l’équipe a besoin de temps pour s’adapter aux nouvelles idées de Willy Sagnol, ainsi qu’à sa façon de travailler. Ça ne se fait pas du jour au lendemain.

     

     

    Dans cet effectif, il y a un joueur avec qui tu as évolué en défense, Marc Planus, qui ne joue plus beaucoup. Quel regard portes-tu sur son parcours et sur sa situation personnelle, toi qui as évolué à ses côtés ? Et avec quels joueurs bordelais es-tu encore en contact ?

    Marc a débuté avec moi. Il était encore jeune et est devenu une pièce importante au club et au sein de l’équipe. C’est grâce à son travail et sa mentalité de gagneur. En plus, il a passé toute sa carrière au sein des Girondins de Bordeaux, de la formation jusqu’encore aujourd’hui en professionnel. C’est un exemple à suivre au club, il est celui qui transmet aux joueurs qui arrivent l’identité des Girondins de Bordeaux, ainsi bien sûr qu’aux jeunes qui signent professionnels. J’ai gardé contact avec beaucoup de mes anciens coéquipiers. Pour ne citer qu’eux, Pauleta, Bruno Da Rocha, Jérôme Bonnissel, Ulrich Ramé, Lilian Laslandes, Paulo Miranda, ou encore Kodjo Afanou.

     

     

    L’on termine par te demander ce que l’on peut te souhaiter pour la suite ?

    Ce que je souhaite juste, c’est la santé pour ma famille et moi. Le reste, on peut toujours travailler pour avoir tout ce que l’on veut. Merci pour ta sollicitation, et aux supporters, continuez de supporter Bordeaux !

     

     

    Merci à Bruno pour sa sympathie et le temps qu’il nous a accordé. Nous lui souhaitons bonne continuation et espérons le croiser prochainement du côté du Haillan. Amitiés.

     

     

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