Laurent Perpigna : “Ces gens se sont achetés les Girondins de Bordeaux, un club de football avec tout ce qu’il comprend : histoire, patrimoine, supporters. Ils se le sont payés comme on s’achète une bagnole, un café”

    Laurent Perpigna, pour le média “Révolution Permanente Bordeaux”, a décrit le mouvement initié par les Ultramarines contre la direction des Girondins de Bordeaux, NousLesGirondins.

    « Le football, même si parfois dans les cercles de gauche, il est extrêmement décrié, il y a énormément de résistance qui s’effectue en football. Le groupe Ultra en est un. Le Football Club des Girondins de Bordeaux a une base de supporters et de fans extrêmement fidèle, qui est ici depuis des années, extrêmement rebelle aussi. Ils ont toujours lutté contre les abus de pouvoir de toutes les directions, et évidemment les dérives du football-business. Il faut savoir qu’aujourd’hui, sans les Ultras au stade, le prix des places ne serait pas entre 10 et 15€, mais entre 30 et 40€. On aurait affaire à un business qui serait un pur produit capitaliste, qui aurait exclu les classes et les masses populaires des stades. On se bat pour ça depuis des années. Ce qui s’est passé à Bordeaux c’est qu’il y a deux ans, M6 qui était propriétaire du club, avait un visage humain. On arrivait à discuter avec eux et avoir des négociations. M6 à vendu le club et on s’est retrouvé avec un fonds d’investissement américain, King Street, qui n’a pas de visage, qu’on ne connait pas. Les gens qui possèdent aujourd’hui les Girondins de Bordeaux ne sont jamais venus au stade. C’est quelque chose qui est totalement surréaliste. Ces gens-là ont monté un business-plan pour faire de l’argent, de la rentabilité. Ils se sont achetés les Girondins de Bordeaux, un club de football avec tout ce qu’il comprend : son histoire, son patrimoine, ses supporters. Ils se le sont payés comme on s’achète une bagnole, un café. Nous, à Bordeaux, on a le sentiment de s’être fait voler, et c’est malheureusement quelque chose qui arrive dans le football très souvent. Beaucoup de supporters disent que quand il y a des gens qui viennent avec des grands moyens, qui achètent un club de foot, on se sent dépossédés d’une partie de notre âme. Le football, c’est ce qui rassemble les peuples, c’est quelque chose qui permet une extraordinaire solidarité entre des gens d’horizons extrêmement différents, quelque chose qui rassemble toutes les classes sociales, quelque chose qui est vecteur d’un message fort. Notre club appartient aux milliers de gens, de supporters, qui aujourd’hui se sentent dépossédés. Il y a des gens outre-Atlantique qui se sont dit : ‘tiens, ça on l’achète, ça nous appartient’. Ils ont mis à leur tête deux personnes qui ont changé quasiment l’intégralité de l’organigramme des Girondins de Bordeaux. Il faut savoir que tous les gens qui travaillaient aux Girondins avant étaient des passionnés, aujourd’hui il y a plus de 80 personnes qui ont porté le club aux Prud’hommes : harcèlement au travail, burnout, quelque chose qui ressemble à un nettoyage en fait. Au final, on se rend compte que tous ceux qui hier aiment le club, aujourd’hui, ils s’en sont détachés ».

    Retranscription Girondins4Ever

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