Ludovic Obraniak : “Comment voulez-vous être Président et être contre la mairie, contre ses supporters, son entraîneur ? Tu ne peux pas être contre tes salariés”

    (Photo by Anthony Dibon/Icon Sport)

    Avec ce qu’il se passe au club en ce moment, et avec le futur départ de Paulo Sousa, on peut se demander dans quel état d’esprit se retrouve les joueurs. Ludovic Obraniak a tenté de répondre à cette question, mais il a vite dérivé sur la situation actuelle et donc sur Frédéric Longuépée.

    C’est difficile et je ne dédouane pas non plus les joueurs. Il faut remettre en perspective. Il est vrai qu’à l’époque, on parlait beaucoup des joueurs qui ne mouillaient pas le maillot. Il y avait une forte identité dans le club, ils pointaient du doigt les joueurs qui n’allaient pas s’adapter et qui n’étaient pas dans l’état d’esprit du club ou du moins que l’identité du club attendait. On est bien loin de ça aujourd’hui et c’est vrai que des joueurs dont j’attends beaucoup, que ce soit Kamano, Otavio et bien d’autres, qui à longueur d’interviews ne cessent de vouloir essayer de partir. Ils disent que Bordeaux est finalement un tremplin et ils aimeraient très vite aller voir ailleurs. Ca me désole un peu. A l’époque, quand tu signais aux Girondins de Bordeaux, c’était quelque chose de fort. Quand j’ai signé aux Girondins en venant de Lille, je n’ai pas vu ça comme une régression et je ne me suis pas dit, tiens Bordeaux, c’est un club tremplin pour aller plus haut. Comme le club, comme le club n’est plus assez fort pour véhiculer quelque chose, en terme d’institutions, en terme d’ancrage … Mais on a un président, et je n’ai rien de spécial contre ce monsieur-là, je ne dédouane pas non plus GACP, il ne faut pas oublier, qui participe à la fête. Et la fête, c’était une grosse qui a coûté beaucoup d’argent. Je ne suis pas que sur Frédéric Longuépée… Aujourd’hui, il cristallise énormément de problèmes. C’est du jamais vu, comment voulez-vous être Président et être contre la mairie, contre ses supporters, avec son entraîneur qui a encore 2 ans de contrat à 280 000€ qui demande à partir. C’est trop ! Tu ne peux pas être contre tes salariés. Parce que vous vous doutez bien que si les Leaks et toutes les informations qui sont données aux Ultramarines qui mènent leur combat qui est tout à fait louable, il y a bien une fuite quelque part. Vous vous doutez bien qu’il y a des gens en interne qui veulent que tout ça change. Un projet, quel qu’il soit, on peut mettre de l’argent ou pas. Il y a des clubs qui s’en sortent très bien dans notre championnat aujourd’hui : Reims, Strasbourg et qui n’ont pas des millions et des milliards d’euros à dépenser à chaque mercato, mais ils ont un projet fort. Aujourd’hui, à Bordeaux, il y a zéro projet et ce président-là, il incarne zéro projet au niveau sportif. Ils font les choses à l’envers. Il y a un logo qui est horrible. On n’est plus FC Girondins de Bordeaux, on est Bordeaux Girondins. Je ne vais pas faire le porte-parole parce que Benoit Tremoulinas, Marc Planus ont beaucoup plus de crédibilité ou de légitimité que moi car ils y ont joué plus longtemps. Moi, je ne vais pas être le porte-parole, mais si j’étais à leurs places, je sauterais au plafond. Moi, j’ai été formé à Metz, si on touche à FC Metz, je bondis. C’est détruire mais pour pas reconstruire. Tu ne fais rien. Je ne comprends pas pourquoi tous ces clubs ne se servent pas du passé. Il y a des gens qui sont là, compétents pour essayer de crédibiliser leurs avenirs. Ils veulent absolument détruire le passé pour crédibiliser leurs avenirs. C’est une faute stratégique, à mon avis.

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    Retranscription Girondins4Ever