Eric Bédouet : “On s’était fait baiser par l’arbitre pour une main involontaire de Chalmé, et au retour pareil, on s’était fait enfler comme pas permis”

    Lors d’un long entretien qu’il a accordé à SoFoot, Eric Bédouet a donné le pire souvenir qu’il a connu en 22 ans aux Girondins.

    La finale de la Coupe de la Ligue perdue face à Marseille en 2010, et 3 jours après, notre quart de finale de Ligue des champions contre Lyon. Ça, je l’ai un peu en travers de la gorge, parce qu’on s’était fait baiser par l’arbitre qui avait sifflé penalty pour une main involontaire de Chalmé. Et au retour, pareil, on s’était fait enfler comme pas permis. Cette année-là, on avait pris 16 points sur 18 dans une poule avec le Bayern et la Juventus. On marchait sur l’eau. Mais j’en reviens à ce que je disais plus tôt : tous ces joueurs-là, qui ont gagné des titres, avaient de la personnalité sur le terrain et en dehors. On ne pouvait pas leur dire ou leur faire avaler n’importe quoi. Ils étaient au taquet tout le temps, c’était admirable. Gourcuff, c’était une perle, et tout le monde s’en est rendu compte dans l’équipe. « Ce mec-là, il va nous faire grimper aux arbres. » Fernando, Wendel et les autres l’ont pris en charge, l’ont aidé, l’ont défendu quand il fallait, mais en contrepartie, ils lui ont demandé de nous faire gagner. On ne voit plus beaucoup ça. Aujourd’hui, chacun joue son football pour essayer d’être le plus en vue possible. Non ! Il faut qu’on sente une équipe. Lorsque Laurent Blanc était entraîneur, on prenait souvent des buts dans les premières minutes. Et Laurent gueulait : « C’est quoi cette concentration ? » Je lui disais : « Laurent, laisse-les. C’est bon pour nous, ils vont réagir. » Et à chaque fois, ils réagissaient. Ils étaient tellement forts, que parfois, ils avaient besoin d’être en difficulté pour réagir. Quand Yoann (Gourcuff) met son but contre le PSG, je me suis levé du banc, j’avais des frissons. Je l’ai revu il n’y a pas longtemps, pareil. J’avais des frissons.

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