Christophe Dugarry revient sur sa lettre envoyée à L’Equipe (extrait) avant la Coupe du Monde 98, et se remémore sa célébration face à l’Afrique du Sud

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    Christophe Dugarry, l’ancien attaquant des Girondins de Bordeaux, est revenu sur la célébration lors de son but en Coupe du Monde 98 face à l’Afrique du Sud.

    « Heureusement… Je ne sais pas ce qui s’est passé, est-ce qu’un petit ange m’a rattrapé les doigts, les mains, pour mettre les pouces. Je l’aurais regretté toute ma vie. Ça serait terrible, ça aurait été une tache indélébile dans ma vie, dans ma carrière, d’homme… Imagine cette image que tu revois régulièrement par rapport à mes enfants, à l’exemple, tout un tas de choses. Ça aurait été horrible. On ne parlerait que de ça et pas de mon but. Ça aurait été horrible, horrible […] A ce moment-là, il y a de la haine, de la colère, un soulagement. Mais la haine et la colère prennent le dessus. Alors, il y a les journalistes, mais il n’y a pas qu’eux, quand je rentre il y a la moitié du stade qui siffle et qui dit ‘oh non pas lui’. C’est une revanche, bien sûr […] Oui, j’avais envoyé une lettre avant à la journaliste de L’Equipe, je n’étais pas bien avant cette Coupe du Monde. J’avais besoin qu’on m’écoute. Je lisais des courriers de fans, une dizaine de lettre que j’avais gardées, et je les lisais de temps en temps pour me rassurer. J’avais besoin de confiance, qu’on croit en moi. Quand on te répète tous les jours que tu es bidon, au bout d’un moment tu finis par y croire. C’était très dur. Pour que j’écrive cette lettre, j’étais vraiment mal. Je me demandais comment j’allais pouvoir entrer sur le terrain sans me faire huer, comment j’allais pouvoir m’exprimer, montrer que je méritais un peu d’être là. Je n’avais aucune ambition particulière dans ce truc, juste qu’on me laisse jouer dix minutes et avoir la chance de m’exprimer. Après, vous pouvez me défoncer, mais laissez-moi cette chance ».

    Voici d’ailleurs un extrait de cette lettre que Duga envoya à L’Equipe juste avant la Coupe du Monde.

    « Vous avez écrit ce vendredi que je dois marquer plus débuts, mais j’aimerais d’abord que l’on me juge sur mes véritables qualités. Je ne suis absolument pas en concurrence avec des joueurs comme Trézéquet ou Guivarc’h, même si l’on peut jouer tous les trois attaquants. Ce que je demande, c’est qu’on ne me juge pas sur un but marqué ou sur un but manqué. Que l’on juge Christophe Dugarry par rapport aux qualités de Christophe Dugarry, et pas en rapport aux qualités d’un attaquant comme Trézéguet ou Guivarc’h que je ne suis pas. Je sais que je ne fais pas partie des meilleurs buteurs du Mondial, et je n’y vais pas pour finir meilleur buteur. Mais je sais ce que je fais, et que je ferai partie des attaquants les plus empoisonnants pour mes défenseurs ».

    RMC

    Retranscription Girondins4Ever