Nicolas Paolorsi : “Il aurait fallu peut-être mettre des personnes qui étaient ancrées Girondins, que ce soit dans l’équipe sportive ou dans la direction”

    Nicolas Paolorsi, consultant bordelais pour RMC Sport, interrogé par “Thomas parle de foot“, est revenu sur la crise directionnelle actuelle au FCGB. Il regrette que la plupart des dirigeants girondins ne soient pas plus ancrés à l’héritage du club et revient sur la nouvelle stratégie de “trading”, propre au championnat de France.

    “Marseille, ça ne marche pas, mais ils font la Ligue des Champions, donc difficile de dire que ça ne marche pas. Mais si on prend le cas de Bordeaux, là où les gens se trompent c’est qu’ils pensent que gérer un club de foot, c’est gérer une entreprise lambda. Un club de foot, tu as de l’humain à gérer. Tu as des résultats, il y a le sportif. Tu peux avoir des hauts et des bas, ça change tous les jours. Et arriver avec des business plan, en disant qu’on va faire ça, on va le monter comme ça… c’est bien d’avoir des projets mais tu es dépendant de tout ça. Et puis, tu sais que le plus important, c’est la culture de la ville, la culture du club. C’est là où je pense qu’il y a eu quelques ratés. Il aurait fallu peut-être mettre des personnes qui étaient ancrées Girondins, que ce soit dans l’équipe sportive ou dans la direction. Je ne dis pas de mettre que des anciens du club car ce n’est pas parce que tu es un ancien du club que tu es compétent, loin de là. Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, je pense qu’il y a des gens compétents dans cette direction. Mais, on aurait pu faire les choses différemment ici. C’est ça qui manque dans les clubs de Ligue 1, c’est que tu as des investisseurs qui arrivent avec des projets, qui veulent mettre leurs gens en place mais il ne faut jamais perdre de vue cette culture club […] Former des jeunes, oui, tu es obligé de le faire aujourd’hui. Un attaquant de Ligue 1 qui met 8 buts dans la saison, la saison qui suit, il vaut 10 millions déjà. Tous les clubs ne peuvent pas mettre 10 millions sur la table. Après, le trading, ça veut tout et rien dire. Aller chercher des joueurs, les mettre en post-formation comme le fait Bordeaux, ok. Essayer de développer le centre de formation, ok. Après s’ils vendent leurs jeunes, c’est surtout parce qu’ils ne peuvent pas les garder. Parce que je pense que quand tu as un joueur exceptionnel et les moyens de le garder, beh tu le gardes, si jamais tu veux avoir des résultats. Quand tu as un bon jeune comme Camavinga à Rennes, ou Tchouaméni à Bordeaux, c’est difficile pour toi de le garder, parce qu’il y a beaucoup de monde dessus et que tu sais que tu vas le lâcher, donc autant bien le vendre. Le problème des clubs français, c’est que financièrement, ils n’arrivent pas à garder les joueurs. Tu n’es pas un championnat très fort par rapport aux autres. Tu as un club anglais qui va venir chez toi, il est intéressé par un jeune, s’il veut mettre 15 millions sur la table, il s’en fout, il les met”.

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    Retranscription Girondins4Ever