Pierre Ducasse : “On avait 4 mecs qui faisaient la différence contre n’importe quelle équipe du monde”

    Pierre Ducasse a connu la sélection nationale des moins de 17 ans avec certains joueurs de la génération 1987 comme Jérémy Ménez, Samir Nasri, Karim Benzema ou encore Hatem Ben Arfa. Il revient notamment sur le championnat d’Europe qui les a vu remporter la compétition face à l’Espagne. 

    “Franchement, on était imbattables. Il n’y avait pas la dimension physique quand tu as 16 ans. Bon, maintenant, ils l’ont. Mais nous, à l’époque, c’était soit tu es bon au foot, soit tu ne l’es pas. Et nous, on en avait 4 qui n’étaient pas bons au foot, ils étaient extraordinaires. Tu pouvais mettre qui tu voulais devant, avec l’équipe qu’on avait, c’était impossible. Un petit regret quand même car on aurait pu faire les Championnats du Monde et au tour préliminaire de l’Euro des U19, on ne se qualifie pas à cause d’un but pris, un coup franc contre la Biélorussie. On ne passe pas au goal-average particulier alors qu’on n’avait pas perdu et c’est la Biélorussie qui va aux Championnats d’Europe. Si on l’avait fait, on l’aurait peut-être gagné et on aurait fait les Championnats du Monde U20. On aurait pu faire le grand chelem avec eux. On avait 4 phénomènes : Ben Arfa, Nasri, Benzema, Ménez. C’était incroyable. Ils avaient chacun leurs particularités. Le plus doué, c’était Hatem. Un dribble inconscient sur le terrain. Il pouvait partir de sa surface et dribbler toute l’équipe, y compris le gardien, faire deux tours de terrain, revenir et remarquer. C’était incroyable. C’était vraiment dans le don, il n’y avait rien de prévu. Il ne se disait pas « tiens, je vais faire un passement de jambes ». Comme Messi, il fait rarement des passements de jambes et tout ça. Il a le ballon dans son pied et il sait avant où sont les défenseurs. Après, sur l’aisance, la qualité technique, contrôle, passe, finition, dans le jeu combiné, Jérémy Ménez, en vitesse pure, il était complet. Dans la maturité, c’était Samir Nasri. Il faisait bien jouer son équipe, il ne faisait que des galettes. Il ne se trompait jamais devant le but. Il avait un temps d’avance au niveau mental. Il jouait déjà comme un pro, presque. Et Karim Benzema, au Championnat d’Europe, il n’était pas trop titulaire. Mais par contre, Karim, il ne ratait zéro occasion. On rentrait sur le terrain, on savait qu’on allait gagner. On avait une équipe hyper complète, derrière c’était solide. Chacun respectait son rôle. Nous, au milieu, on faisait que courir pour amener le ballon devant. L’équipe changeait très peu, chacun remplissait son rôle. Et devant dès qu’ils avaient la balle, c’était réglé comme histoire. Pour ce match face à l’Espagne, ils avaient une bonne équipe mais franchement, ils ne pouvaient pas rivaliser avec nous. Ils étaient beaucoup plus homogènes eux. Nous, on avait 4 mecs qui faisaient la différence contre n’importe quelle équipe du monde. Eux, ils avaient un beau jeu d’équipe, ils avaient Piqué, Fabregas. C’était de bons joueurs mais à cet âge-là, ce n’est pas le profil de joueurs qui te fait gagner le match tout seul. Ce sont des cracks parce que tu les mets dans n’importe quelle équipe, ils seront toujours forts. Mais faire la décision eux-mêmes, ce n’est pas leur profil. Nous, on avait 4 joueurs qui pouvaient faire la décision à chaque fois qu’ils en avaient envie”.

    Retranscription Girondins4Ever

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