Il y a cinq ans, les Girondins quittaient Chaban

     

    Nous étions le 9 mai de l’année 2015, l’émotion était à son paroxysme : le FCGB disait au revoir à Lescure, son antre depuis 1938. Si le spectacle sur la pelouse ne fut pas toujours digne de l’Adieu ce soir-là, celui dans les tribunes fut à la hauteur et même bien plus haut que toute espérance. Les ultras locaux, presque amers de devoir quitter leurs travées historiques pour des nouvelles à l’odeur neuve, ont offert un spectacle avant, pendant et après la rencontre que certains n’oublieront jamais.

     

    fcgb – CopieLégende : Avez-vous souvenir de ce dernier match à Chaban ?

    Plusieurs noms, un seul stade

    Si le stade se dénomme aujourd’hui « Stade Chaban-Delmas » du nom de Jacques, Maire de Bordeaux de 1947 à 1995, il se trouve au milieu du « Parc Lescure. » Ce complexe de loisirs érigé en 1924 fut d’abord appelé « Parc des Sports » de 1924 à 1938.

    pont chaban delmasLégende : Le dernier pont de la ville de Bordeaux a également été nommé en hommage de l’ancien Maire local

     

    Ce, avant que la mairie de Bordeaux ne décide de créer le « Lescure » que l’on connaît encore à ce jour, après avoir acquis les terrains jouxtant ce complexe. Premier stade à tribunes couvertes tenues sans piliers, il est une œuvre architecturale regorgeant de nombreux trésors locaux. Ce nom restera très longtemps dans les mœurs collectives comme le nom historique du stade qui aura vibré presque 80 ans pour les Girondins de Bordeaux. Le passage en 2001 sous le nom de « Stade Chaban-Delmas » fut en grande partie toléré par un public pourtant habituellement réticent à ces nouveautés. Mais l’importance de Chaban-Delmas dans la vie bordelaise était si forte, qu’il était presque évident que le stade soit renommé en son patronyme quelques mois après son décès.

    La suite est bien connue, au terme de ce Bordeaux – Nantes du 9 mai 2015, les Bordelais quittaient Lescure pour le Matmut Atlantique, écrin somptueux et flambant neuf, construit en marge de l’Euro 2016 disputé en France. Depuis, les footballeurs ont laissé la place à leurs homologues du rugby de l’UBB, nouveaux résidents d’un stade qui ne devait absolument pas être laissé pour vide.

    Des grands noms

    D’immenses joueurs ont foulé la pelouse de ce qui était avant Lescure. Le plus illustre d’entre eux est, sans aucun doute, notre Zidane national, qui a porté les couleurs des Girondins de 1992 à 1996. Quelques années plus tard, certains Bordelais ont continué de faire vibrer les supporters dont certains bons joueurs de Ligue 1. C’est le cas notamment de Clément Grenier, auteur d’un doublé retentissant en février 2013 lors d’une écrasante victoire des Lyonnais, dont le talent s’est aussi confirmé aux tables de poker. Mais de Cavenaghi à Gourcuff, en passant par Giresse le plus grand de tous, ce sont bien des Bordelais qui ont fait vibrer les travées du parc des sports.

    Un dernier match assez terne

    Lors de cette 36ème journée de Ligue 1, il était impossible que les joueurs bordelais n’offrent pas trois points à leur public. Après les célébrations, l’émotion disposée tout au long de la journée, les supporters ne méritaient rien d’autre qu’une victoire. Ils n’auront certes, pas vibré à hauteur de leurs espérances, mais les supporters ont vu le contrat rempli par leurs joueurs chéris. Victoire 2-1 face à une formation nantaise venue jouer les trouble-fêtes, grâce à un doublé de Diego Rolan, le meilleur buteur de cette saison 2014/15. Le milieu nantais de l’époque, Jordan Veretout avait bien cru gâcher la fête en transformant son pénalty à la 15ème minute. Que nenni.

    Techniquement hachée et pauvre en rythme, la rencontre n’aura jamais passionné les foules et téléspectateurs. Les Ultramarines, principal groupe de supporters des Girondins, auront remplacé les joueurs à la perfection. L’animation eut lieu dans les tribunes, à base de tifo géants et tous plus magnifiques les uns que les autres. L’histoire fut retracée avant le coup de sifflet final de l’arbitre qui laissait définitivement le stade s’embraser de fumigènes.

    Bordeaux terminera cette saison de Ligue 1 à la 6ème place, synonyme de qualification en Ligue Europa suite à la victoire du PSG face à Auxerre en Coupe de France. Adieux réussis.