Willy Sagnol : “Quand Zizou s’excuse, moi, je n’ai pas envie de les accepter, ses excuses. J’ai dû partir dans les toilettes et fumer 250 clopes en dix minutes…”
Willy Sagnol, avant d’être l’entraineur des Girondins de Bordeaux, a été un joueur avec une brillante carrière. Il s’est souvenu, pour RMC, du geste de Zinedine Zidane en finale de la Coupe du Monde 2006, à laquelle il participait également, privant les Bleus probablement d’un titre de Champion du Monde.
« Je ne vois pas le geste de Zizou. Dans le vestiaire, j’étais un peu énervé mais… De toute façon, tu rentres au vestiaire, tu as perdu, tu as un mec qui parle et qui s’excuse, mais tu ne l’entends pas. Tu es dans ta déception, dans ton monde… Je lui ai parlé, très rapidement. On s’est reparlé quelques années après. Mais sur le coup, quand Zizou devant tout le groupe s’excuse, moi, quelque part, je n’ai pas envie de les accepter ses excuses. Mais je n’ai pas envie de discuter avec lui, de rentrer dans un débat à ce moment-là. Ce n’est pas le moment. Avec Zizou, ce n’est pas un secret, on a eu une très belle relation pendant très longtemps. Après cette Coupe du Monde, ça a laissé des traces. On ne s’est pas parlé pendant presque deux ans. Et en 2008, je devais me marier, et ma femme, voyant que j’en parlais encore parfois, m’a dit ‘pourquoi tu ne lui dis pas de venir le jour du mariage ?’. Du coup, je l’ai rappelé. Il ne pouvait pas venir à la fête le soir, mais il m’a fait le plaisir de venir en fin de matinée. On a pris un apéro ensemble, on a bien discuté, et la vie est repartie. Mais quand ça se passe comme ça, qu’on vient de t’enlever ton rêve… Quand un joueur te dit qu’il est désolé, tu n’as pas envie de l’entendre, tu t’en fous. Tu n’as même pas envie de parler avec lui parce que tu n’es plus très clair dans ta tête, et sur le coup de l’émotion tu peux dire des choses que tu regrettes. Donc il vaut mieux ne rien dire. J’ai dû partir dans les toilettes et fumer 250 clopes en dix minutes… Voilà, j’ai évacué. C’est mon pire, et mon meilleur souvenir en même temps. Pendant longtemps ça a été mon pire souvenir, mais depuis que j’ai arrêté le foot, c’est peut-être devenu mon meilleur souvenir. De jouer une finale de Coupe du Monde, on rêve tous de ça quand on est gamin ».