Stéphane Pauwels : “Vous allez perdre votre identité. Le but du football est de construire une équipe. Si tous les ans, tu en vends 5-6 joueurs, ça ne sert à rien”

    (Photo by Aude Alcover/Icon Sport)

    Stéphane Pauwels, pour avoir été recruteur, directeur technique et bien d’autres postes au sein du monde du football, en connait les ficelles. Nous lui avons alors demandé ce qu’il pensait du trading, comme aux Girondins de Bordeaux.

    “Malheureusement, le football a pris tellement de proportions financières exponentielles qu’ils sont obligés de passer par là. Les personnes qui rachètent un club de foot aujourd’hui, ce ne sont pas des gens qui sont là que pour l’amour du ballon, ils sont là pour faire du fric. Le football moderne passe par là. Avec ce qui se passe actuellement, avec cette saloperie de virus, je pense que les choses vont se rééquilibrer. Je pense qu’on était parti dans des salaires de dingue, mais je ne parle pas pour les joueurs qui vont à la Juventus de Turin. Je parle pour ceux qui vont à Bordeaux, à Nice, etc… Un joueur moyen gagne un salaire de folie aujourd’hui. Il y a de ça 20 ans, un joueur moyen gagnait un salaire moyen. Mais pour revenir à la question c’est normal que les personnes qui rachètent veuillent faire du business. Il faut trouver le juste milieu en trouvant de bons financiers dans le club et que l’église reste au milieu du village, sur la partie sportive. Il faut absolument que Bordeaux garde les valeurs sûres du club dans la gestion sportive, avec un œil et un regard bordelais. Si on ne prend que des personnes qui viennent de l’extérieur et qui sont là pour faire du fric, de prendre des joueurs un an et de les revendre, vous allez perdre votre identité. Le but du football est de construire une équipe. Si tous les ans, tu en vends 5-6 joueurs, ça ne sert à rien […] Pour changer le manque de poigne aux Girondins ?  Le seul moyen de la changer, c’est de trouver un homme fort à la tête du club. Un patron, une grande gueule, qui n’a pas peur. Si je reprends l’exemple de Létang, quand il est arrivé à Rennes, autant je n’étais pas convaincu quand il était à Paris, autant à Rennes, oui. Il faut trouver une personnalité qui connait bien le milieu du foot et les rouages financiers, qui a une bonne relation avec les actionnaires mais qui garde l’identité bordelaise. Vous avez certainement dans votre entourage, des gens qui ont ces compétences-là”.

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