Pierre Rondeau : “Bordeaux ne pourra jamais faire faillite”
Pierre Rondeau, économiste du sport pour RMC, a répondu à la question de savoir si les clubs français étaient réellement menacés de faillite, comme les Girondins de Bordeaux.
« Il y a une très grande inquiétude où il va y avoir beaucoup d’argent à manquer. De là à parler de faillite, de relégation administrative, de disparition pure et simple, ça me semble extrêmement risqué de le dire. Les clubs restent des marques médiatiques, des marques à part entière. Si un certain nombre d’équipes venait à devoir appeler à l’aide en disant qu’elles n’ont plus d’argent, il y aura toujours des investisseurs pour venir les rassurer. L’article de L’Equipe qui met en avant un état d’inquiétude pour Marseille par exemple, malgré tout Marseille ne pourra jamais faire faillite. Si on cite Bordeaux, Monaco, Saint-Etienne, ils ne pourront jamais faire faillite. Ils sont très inquiets, c’est une évidence, mais maintenant il faut travailler pour trouver des solutions, et éviter que ce genre de situation arrive […] Faillite, qu’est-ce que ça veut dire précisément ?! Marseille présentait la saison dernière un déficit de 91M€. Le souci c’est que c’est un déficit cumulé avec un autre déficit des années passées. Marseille ne gagne pas d’argent et présente une masse salariale extrêmement importante. A ça, tu rajoutes le Coronavirus, l’arrêt de la saison, la probable baisse des droits TV, la baisse de la valeur des joueurs sur le marché des transferts, les matches à huis-clos si la saison venait à être rejouée, la billetterie, la baisse sur les revenus marketing et sponsoring si les partenaires venaient à faire faillite ou demander une renégociation de contrats… Au final, c’est une évidence que Marseille perdrait beaucoup d’argent, et qu’il y a un risque. McCourt, s’il ne veut pas mettre un argent, qu’il n’aurait pas en plus, il peut vendre le club. Mais le vendre au rabais, donc vendre à un investisseur qui derrière ne pourrait pas mettre 100M€… Ce ne serait pas une faillite financière, mais ce serait une obligation de licencier des joueurs, de réduire la voilure, le budget… Il y a aussi une conséquence de faillite sportive et de baisse de performances sportives, du fait de l’économie […] Ce qui est sûr et certain, et d’ailleurs ils se sont réunis avec les syndicats et l’UNFP, c’est qu’ils ont inquiets, et tout le monde l’est, même les dirigeants des très grands clubs comme Paris, Lyon, Monaco. Tout le monde est inquiet pour le futur du football français ».