Christophe Lepetit, responsable des études économiques du Centre de droit et d’économie du sport, a donné son avis sur le désir des clubs de football de baisser les salaires des joueurs pendant la période de confinement.

“La tentation des clubs me paraît légitime. L’UNFP conseillait dans un premier temps aux clubs de mettre leurs joueurs en congés payés du 15 au 31 mars avant d’enclencher des mécanismes de chômage partiel. Encore une fois, l’État va vous rembourser mais jusqu’à 4,5 Smic (5 400 € net). Imaginez sur un salaire à 100 000 € par mois, le club va devoir payer 70 000 et l’État lui verser 7 000. Il va donc lui rester 63 000 € à sa charge et en face, il n’y a plus de recette. Certains clubs ont constitué des fonds propres importants, d’autres beaucoup moins […] Vous avez des actionnaires qui n’ont pas les reins aussi solides et qui peuvent être eux-mêmes secoués dans leur business hors foot. C’est là que la négociation collective peut peser, que les 40 clubs de L1 et de L2 vont devoir penser collectivement […] Cette transfert dépendance est plus grave à mes yeux que la TV dépendance. On va avoir des clubs qui vont avoir des résultats comptables dégradés et qui ne vont pas pouvoir se rattraper sur le marché estival, car leurs principaux clients, essentiellement les clubs étrangers et particulièrement anglais, vont être pris dans la même crise économique et en plus, il y a le Brexit ! On se prépare des mois assez compliqués pour le football français”.

Ouest-France