Gilles Favard : “S’il y a bien un truc qui m’emmerde c’est de voir l’état des Girondins de Bordeaux”
Gilles Favard s’est exprimé sur la perte d’identité des Girondins de Bordeaux par rapport à l’époque de Claude Bez qu’il a connu.
“Bordeaux ce qui me fait peur, c’est que je vois ce qui est en train de se passer. Je vois que c’est un club qui n’a plus d’identité. Moi de mon époque Bez c’était un mec du Sud-Ouest. On mangeait le foie gras à la fin du repas. Je vais surprendre car quand tu allais diner chez Bez, le foie gras arrivait à la fin du repas. Pourquoi ? Parce qu’il te disait ‘et on boit le liquoreux comment ?’. Tu passais pour un con. Le foie gras arrivait, c’était une motte, à la fin du repas et toi tu marrais. La première fois, je faisais le malin et je lui ai dit : ‘t’as oublié de le servir au début du repas ?’. Je ne te raconte pas la rafale que j’ai pris. ‘Toi tu ne comprends rien, tu es de Paris’. Alors que je suis quand même bordelais, pas de naissance, mais par mes grand-parents, mon père. Ils sont tous bordelais. Donc j’en ai pris plein la gueule une fois et j’ai compris. La seconde fois j’ai compris car il disait ‘tu bois le Sauternes quand ?’. Bah tu le bois à la fin du repas. Tu ne le bois pas au début de repas donc lui mettait le foie gras à la fin. C’était une identité. Il écrivait au Président de la Ligue Nationale à l’époque et signait ‘votre lointain vassal de l’Aquitaine’. C’est pour dire dans quel état d’esprit il était. Il était très copain avec les mecs de Bègles, avec les Moga. Les trois allaient voir Chaban et à l’époque ce n’était pas comme maintenant. Ils disaient qu’il fallait que Bègles ait une équipe compétitive, que l’autre il fallait ça, etc… Ils s’arrangeaient entre eux. Orthez à l’époque du basket, il était là tous les matches. C’était une identité régionale. Alors il y a eu des excès d’accord. Mais l’époque Claude Bez, le meilleur joueur, emblématique des Girondins de Bordeaux, s’appelle Alain Giresse, alors que Zidane a joué aux Girondins de Bordeaux. Ils ne sont pas capables de le prendre comme Ambassadeur les abrutis qui sont là ? Bah non… Tu me mets à la tête des Girondins, la première chose que je fais c’est ça. Quand tu vas à Bacalan, Caudéran ou autres pour faire signer un gamin de 12, 13 ans, il vaut mieux que tu y ailles avec Alain Giresse. C’est une désolation, je n’en parle jamais. Quand je fais l’Equipe du Soir, quand je vois les résultats, j’ai une boule, je ferme ma gueule et je ne dis rien. S’il y a bien un truc qui m’emmerde c’est de voir l’état des Girondins de Bordeaux”.