Jean Gallice : “C’est le lot d’équipes comme ça qui n’ont pas une base très, très forte. Et je ne pense pas qu’en ce moment il y ait cette solidarité dans l’effort”

    Jean Gallice, passé par les Girondins de Bordeaux de 1971 à 1977, a été questionné par Girondins4Ever sur la situation sportive actuelle des Girondins de Bordeaux.

    “C’est le lot d’équipes comme ça qui n’ont pas une base très, très forte. L’organisation (tactique), on peut toujours la remettre en question, mais après je pense qu’en termes de valeurs intrinsèques, certainement que c’est une équipe qui n’a pas d’énormes moyens à mon avis techniques, pour pouvoir s’exprimer à un niveau supérieur pour l’instant. Sur ce que j’ai vu à Pau… Je pensais que le long terme, avec les prolongations, ils finiraient par faire céder l’équipe amateur de Pau. En en définitive, rien ne s’est trop passé. Est-ce que c’est un problème d’ordre physique ? Maintenant, avec leurs GPS soi-disant, ils arrivent à tout contrôler. C’est à vérifier. La preuve, on a vu le début de saison de Lyon, on s’est aperçu qu’en termes foncier, la préparation n’avait pas été extraordinaire. Les nouvelles méthodes d’entrainement qui consistent toujours à faire de l’intensif, ça a sans doute été vérifié, je l’espère. Mais je crois qu’à un moment donné, sur un temps de 90 minutes, avoir les capacités de récupération nécessaires pour fournir 120-130 sprints… Ce n’est pas en ne faisant que des sprints qu’on aura cette capacité. C’est comme celui qui veut faire un test de Cooper, qui ne s’entraine qu’en faisant des tests de Cooper, ce n’est pas comme ça qu’il va s’améliorer. Il va falloir qu’il y ait toute une démarche pour permettre d’améliorer sa puissance aérobique, son seuil, et ainsi de suite. Je m’interroge un peu sur ces nouvelles préparations. Si déjà physiquement, on n’est pas très bien, on perd la lucidité au fil des minutes, on commence à commettre des erreurs. Et puis psychologiquement, à ce moment-là, cela peut engendrer pas mal de choses… Accuser le copain de ne pas faire les efforts, tout ça. Quand j’ai joué à Bordeaux, on finissait 12ème, on n’était pas brillants. Dès qu’on avait une série de deux, trois défaites d’affilée, là, on essayait de se responsabiliser au niveau du marquage, les uns les autres. Je ne pense pas qu’en ce moment dans cette équipe il y ait cette solidarité dans l’effort. Et si vous êtes moralement cuit… Ensuite, il y a toutes les valeurs du club. C’est peut-être un argument banal, mais on est quand même dans un pays de rugby, où les valeurs d’entraide, d’altruisme, de solidarité sont importantes et ont toujours été l’essence au niveau des Girondins. Même à l’époque de mon père, on savait que quand on venait à Bordeaux, ça allait être du solide, du costaud, et qu’on ne sortait pas des matches la fleur au fusil, qu’il fallait cravacher pour battre les équipes de Bordeaux. Là, je trouve qu’il n’y a pas un joueur d’Aquitaine dans l’équipe, c’est ce qui est un peu désolant. Le centre de formation des Girondins sort des joueurs mais pour l’instant, on ne voit pas trop sur la feuille de match qui en est sorti… Paul Baysse, il ne le font pas jouer. Je l’avais eu au tournoi de Toulon, je trouvais que c’était un gamin qui était pas mal. Après, à Nice, il était bien, et là il se retrouve un peu laissé pour compte. C’est quand même particulier de laisser 3-4 joueurs avec des salaires conséquents, à rester en stand-by. L’ayant suivi, j’ai regardé, et quand je le voyais jouer, il me surprenait même à Nice par son placement, son jeu, sa rigueur, sa maturité. C’est pour ça que c’est assez particulier. Et on ne va pas revenir sur la douceur du Haillan…”.

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