François Grenet : “Même si on a anticipé la reconversion, la fin de carrière, c’est terrible. La bascule… Quand on parle de faire le deuil, la fameuse petite mort, pour moi ça a été vraiment hyper compliqué. C’est violent”

    Pour Le Point.G, François Grenet est revenu sur son après carrière, lui qui se lança dans le domaine de l’assurance (AXA), et qui arrêta ce métier il y a quelques semaines de ça.

    « Quand j’ai pensé à anticiper ma reconversion, c’était clair et net. Je ne voulais pas rester dans le milieu du foot. Ça ne voulait pas dire que je n’avais pas dans un coin de la tête l’idée un jour d’y revenir, mais je voulais être autonome. Je ne voulais pas dépendre de ce milieu en tout cas, je voulais avoir un métier à part entière. Malgré tout, ce que je connais le mieux, c’est quand même le football, mais c’était clair. Et je ne regrette absolument pas. Je prends toujours plaisir à parler de foot, de ma carrière, de mon époque, d’aujourd’hui, de tactique même si ce n’est pas ça qui me passionne le plus… J’aime foncièrement le sport, et le foot, le sport que je connais le mieux. J’ai été agent général d’assurances, c’est-à-dire que je vendais tous les contrats d’assurance. En général, quand on fait une carrière dans le football, on met parallèlement les études entre parenthèses au niveau du Bac, vers 18 ans. Moi ça a été ça, j’ai eu mon Bac ES, et après ça a été le foot. Au niveau du bagage études, quand on envisage une reconversion, c’est un peu light le Bac aujourd’hui… Et après, qu’est-ce qu’on peut envisager si on ne veut pas rester dans le milieu du football ? Soit on a mis des billes de côté, on veut ouvrir un commerce, monter sa propre affaire… Moi, c’était l’inconnue totale, et je voulais quelque chose de palpable. Comme j’ai mon meilleur ami en Corse qui fait ce métier-là, j’ai suivi à travers lui tout le cursus de formation. Et je trouvais ça intéressant parce que tout était palpable, la problématique me parlait. Donc j’ai pris contact avec eux, j’étais dans ma dernière année à Nice, j’étais encore footballeur. Quand tu as fait un métier aussi atypique que footballeur professionnel, quel que soit le sport, ce n’était pas tant l’adrénaline des matches, la compétition… Bien sûr qu’il y avait de ça, mais moi c’était la dépense physique quotidienne. En choisissant cette voie-là, qui n’est pas la facilité, j’ai eu aussi l’impression que je repartais dans quelque chose où il fallait que j’aille puiser, que je me sorte les doigts du c**. Grâce à ce métier prenant, je me disais : ‘tu existes quoi’. C’est tellement particulier le métier d’avant, de footballeur, que bon sang, c’est déjà bien de dire ‘j’existe’. Et attention aux footballeurs d’aujourd’hui, même quand on anticipe et qu’on l’a préparé… Même si on a anticipé la reconversion, la fin de carrière, c’est terrible. La bascule… Quand on parle de faire le deuil, la fameuse petite mort, pour moi ça a été vraiment hyper compliqué. C’est violent ».

    Le Point.G – GoldFM

    Retranscription Girondins4Ever