Mathieu Valbuena : “C’est sûr que si j’avais fait 1.85m… Je pense que j’étais plus vulnérable parce que j’étais petit”

    Mathieu Valbuena, à l’Olympique de Marseille, a reçu un très long bizutage de la part de ses coéquipiers. Le milieu de terrain l’assure aujourd’hui ; ce fut encore une fois la faute de sa taille.

    « C’était un autre univers. Il y avait un gros effectif, avec de fortes personnalités, c’était incroyable de me dire que je faisais partie de cet effectif-là […] Le bizutage ? Il y avait de fortes personnalités dans ce vestiaire, et quand je suis arrivé dans cet effectif… C’est vrai que quelque part, il y avait beaucoup de personnalités, et quand je suis arrivé peut-être qu’on a voulu aussi me mettre au défi, me tester. Je ne suis pas contre des bizutages, mais quand il s‘avère que ça devient trop habituel, trop sur toujours la même personne, ça me dérange. Déjà, on m’a fait ça parce que j’étais jeune, on savait très bien que je ne pouvais rien dire, que je ne pouvais pas trop me défendre. C’est sûr que si j’avais fait 1.85m, on me l’aurait fait une fois ou deux, ça aurait été fini. J’étais un peu coincé et je ne voulais pas faire d’histoires et je ne disais rien. J’étais vraiment malheureux des fois, quand on était au vert ça m’est arrivé de pleurer dans ma chambre. Souvent. Mais je ne disais rien. Par contre dans ma tête je me suis dit qu’on allait régler ça sur le terrain, et sur le terrain je m’en foutais. Sur le terrain, il y a eu des choses un peu à la limite au niveau des tacles, et j’ai pu me reposer sur Ronald Zubar, qui m’a toujours protégé. Quand tu es garé, que tu veux reprendre ta voiture et que tu ne la vois plus… Elle est garée en bas, dans le parking de la réserve, avec les portes ouvertes et du papier journal dedans… C’est difficile à accepter. Sur le moment, c’est dur à accepter. Ou alors quand tu arrives, que tu dois être prêt pour l’entrainement, tu retrouves tes chaussures attachées et tu ne peux plus y aller, donc tu arrives en retard à l’entrainement, c’est toi qui prends… Je pense que j’étais plus vulnérable parce que j’étais petit. C’est sûr que c’est plus facile d’attaquer une personne plus friable, qui ne disait pas grand-chose. J’ai eu aussi un manque de caractère sur le moment parce que je ne voulais pas trop faire de problèmes, et aussi peut-être parce que je regardais ces joueurs avec des paillettes dans les yeux. Et ce n’est pas bon… Je me suis dit ‘c’est ça le monde professionnel ? Parce que c’est la jungle…’. C’est dur de s’y imposer, surtout quand tu arrives et que tu n’es personne. Tu n’es pas quelqu’un qui a prouvé, tu es un jeune. Je ne dis pas ce qu’on peut faire ce qu’on veut de toi, mais c’est difficile de l’ouvrir… Là, c’était tout le temps, ça a duré plus d’un an. Après, j’avais en tête : ‘vous me faites ça, je vais vous montrer sur le terrain ma force de caractère’ ».

    RMC

    Retranscription Girondins4Ever