Florian Brunet : “On ne savait même pas que ça pouvait exister que le Président d’un club ne puisse pas être le garant du sportif et celui qui répond du sportif”

    Lors de la conférence organisée par Revue Far Ouest, Florian Brunet est revenu très longuement sur le conflit entre le groupe de supporters et Frédéric Longuépée. Il en explique là encore les raisons. Voici ses propos.

    « Le début du concept, c’est une personne qui porte le projet, mais qui est dépendante d’une autre société puisque que cette société a financé le rachat. On a un club qu est dirigé par plusieurs entités. DaGrosa représente l’entité GACP, qui ne représente dans le pourcentage des Girondins que 10%. L’actionnaire majoritaire, c’est King Street. Déjà, au départ, nous, c’est quelque chose qui nous a fait extrêmement peur, ça a été un des points sur lesquels on a appuyé pour dire que c’était un véritable danger. Après, le recrutement de Longuépée est symptomatique. On veut un Président de club qui ne s’occupe pas du sportif, qui ne dirige pas du tout le sportif ; c’est quelque chose qui est totalement nouveau et qui est pour nous totalement inconcevable. Les Girondins de Bordeaux doivent être incarnés. C’est avant tout un club de foot, et pas un club de divertissement. On ne savait même pas que ça pouvait exister que le Président d’un club ne puisse pas être le garant du sportif et celui qui répond du sportif. C’est pour nous quelque chose de totalement inconcevable. On a soulevé cette problématique en mettant en avant justement Hugo Varela qui, lui, incarnait et défendait le sportif. On lui a dit que c’était lui le Président naturel parce que c’est lui qui incarnait le sportif et le défendait. On l’a très rapidement mis en avant. Cette situation n’est pas tenable sur du long terme Les Girondins de Bordeaux doivent être incarnés. Et aujourd’hui encore, personne n’incarne les Girondins de Bordeaux au jour le jour. Il y a Joe DaGrosa mais il est très peu là. On est en fait dans le système qu’on avait avec M6, deux personnes qui ne sont jamais à Bordeaux. Il doit y avoir au jour le jour un Président qui incarne les Girondins de Bordeaux. On avait Jean-Louis Triaud qui faisait très bien le travail, et aujourd’hui il y a une vraie problématique à ce niveau-là puisqu’il n’y a personne. Ça ne peut pas être Longuépée parce qu’il ne faut pas s’intéresser au sportif, Varela ne veut pas occuper cette fonction, donc personne ne représente le club quand celui-ci a besoin d’être représenté […] Au jour d’aujourd’hui, on a des interlocuteurs qu’on a depuis des décennies, avec qui on travaille dans la vie de tous les jours. Mais on ne discute pas effectivement avec la direction. C’est effectivement un problème. Après, on est un peu embêtés parce qu’on est vraiment dans le chaud de l’action en ce moment, c’est une guerre de pouvoir très complexe. On a soulevé à travers nos actions ces derniers temps une vraie problématique. Il y a une différence philosophique. On a d’un côté King Street qui s’imagine pouvoir développer le club quel que soient les résultats sportifs, et c’est le discours que mettaient en avant Longuépée et Thiodet. Et on a de l’autre côté une autre entité qui elle veut au contraire que le sportif soit central, et veut qu’on soit très ambitieux sur le sportif, et ça a amené les premières tensions à la fin du mercato […] Il y a réellement aujourd’hui deux entités qui s’opposent de plus en plus. On est en plein dedans, on ne peut pas tout dire complètement, mais on est à une croisée des chemins. A un moment où soit le club continue d’évoluer en étant digne de son histoire, en étant dans la lignée de son histoire, c’est-à-dire un club populaire avec des prix très attractifs, une tribune populaire centrale, une vraie ambition sportive. Soit on se transforme en un club qui met le sportif au second plan, développe toute une activité commerciale, la marque, et oublie ses fondamentaux ».

    Revue Far Ouest

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