Florian Brunet : “Frédéric Longuépée, sans vergogne, annonce devant Joe DaGrosa et Hugo Varela, que David Lafarge va changer de responsabilités. Immédiatement il a été désavoué, instantanément”

    Pour Le Point.G, Florian Brunet est revenu longuement sur un point de discorde entre les Ultramarines et Frédéric Longuépée, à savoir la volonté de ce dernier d’affecter David Lafarge à une autre fonction que celle de responsable de la sécurité. Il revint également sur la première rencontre avec le Président Délégué du FCGB.

    « Il y a le problème de la philosophie, mais il y a derrière tout un tas de problèmes qui ont engendré cette situation. Je suis l’unique interlocuteur depuis 20 ans, l’unique interlocuteur du Président, il y a une ligne directe entre le Président et moi. C’est comme ça depuis 96-97, ça a toujours fonctionné comme ça. On a toujours voulu un seul et unique interlocuteur avec le Président pour que la parole soit claire et ne se disperse pas. Quand Frédéric Longuépée est arrivée – c’est peut-être la seule chose pertinente qu’il ait faite avec nous – c’est qu’il a demandé à me voir en tête à tête. On s’est vus, et sa première chose ça a été de me parler des fumigènes. Je lui ai répondu qu’heureusement qu’on s’est vus en tête à tête, parce que ça n’aurait pas plu à mes collègues, la manière dont vous introduisez l’affaire. Je lui ai répondu que ‘ce problème des fumigènes, il a été réglé il y a 20 ans, il y a une confiance entre le club et nous-mêmes, il y a des retenues, on fait très attention pour ne pas pénaliser le club, mais là si vous partez sur ce terrain-là, on commence très mal’. Et ensuite, pendant deux heures, je lui ai expliqué tout ce qu’il fallait qu’il sache pour bien appréhender son nouveau rôle. Je lui ai expliqué l’histoire du partenariat entre les Girondins de Bordeaux et les Ultramarines, son évolution, son organisation, Adieu Lescure… Je lui ai donné tous les éléments pour agir en bonne intelligence et pour que ça se passe bien avec nous. Il a toujours fait tout l’inverse de ce qu’on lui avait dit de faire. Les marques d’irrespect et de dédain se sont succédées les unes après les autres. J’ai bien senti très rapidement que ce n’était pas quelqu’un de franc, mais quelqu’un qui avait du mal à m’appeler, qui passait toujours par des chemins détournés ; bref, passons. Mais il tente une réunion, pour Montpellier, avec Joe DaGrosa et Hugo Varela, et nous annonce que David Lafarge va changer des responsabilités. David Lafarge est le responsable sécurité des Girondins de Bordeaux depuis la fin des années 90. Comment David Lafarge est arrivé à ce poste ? Dans une grosse période de conflit entre le club et la sécurité, qui avait débouché sur un Bordeaux-Lorient en 99, avec des incidents majeurs au stade entre la sécurité et les Ultramarines, une dizaine de personnes à l’hôpital, une véritable émeute. C’était Bernard Lafaye qui avait lâché les chiens à l’époque, lui qui était responsable de la sécurité. On était vraiment dans une situation de non-retour. David Lafarge a permis à tout le monde de sortir la tête haute de cette affaire et depuis 20 ans nous travaillons avec lui, avec Jean-Louis Triaud depuis très longtemps ; on a pu voir que ces 20 dernières années ont été bénéfiques pour tout le monde. On est une tribune populaire qui fait de magnifique tifos, qui est aux quatre coins de l’Europe, qui est soutenue, qui ne fait jamais parler d’elle en mal, qui est connue mondialement pour son antiracisme et sa tolérance… Ça saute aux yeux de tous que cette collaboration est bénéfique. Et en point d’orgue, le fameux événement d’Adieu Lescure qui a fini de totalement sacraliser l’importance des Ultramarines au sein des Girondins de Bordeaux. Adieu Lescure est organisé à 95% par les Ultramarines. On a rassemblé à la Victoire des milliers de personnes, on a fait un cortège de 10000 personnes entre la Place de a République et le stade, on a fait une soirée extraordinaire, un tifo extraordinaire, tout ça en totale indépendance. Et c’est certainement le plus beau jour de la vie de milliers de personnes. Je me souviens encore de ces 4000 personnes au concert après le match, de ces milliers de personnes toute la nuit, et de ces centaines de personnes qui se faisaient virer de Lescure par les chiens à 4h du matin. Ce jour-là a fini de sacraliser définitivement l’importance des Ultramarines au sein du club. Et encore une fois, on l’a mérité de par notre travail depuis 32 ans. Donc David Lafarge a participé à tout ça, et David Lafarge est la seule personne en qui on a totalement confiance. Faire confiance à quelqu’un, c’est quelque chose qui prend très longtemps. Vous dirigez une tribune avec des milliers de membres, David dirige des centaines de stadiers, on ne peut pas se faire confiance comme ça du jour au lendemain. Aujourd’hui, après ces 22 ans de travail, on travaille en toute confiance et en toute intelligence, il n’y a jamais un problème de sécurité à Bordeaux. Ça ne tombe pas du ciel, c’est un travail, une collaboration, qui donne de très beaux résultats depuis 22 ans. Frédéric Longuépée, sans vergogne, annonce devant Joe DaGrosa et Hugo Varela, que David Lafarge va changer de responsabilités, et qu’il va nous mettre un nouveau responsable sécurité. On a changé de couleur… Alors que je lui avais expliqué dès le départ que David Lafarge était intouchable, qu’on n’accepterait jamais de travailler avec quelqu’un d’autre, parce que David Lafarge a toute notre confiance. Immédiatement il a été désavoué par Joe DaGrosa et Hugo Varela, instantanément. Donc je ne vous dis pas la crédibilité du garçon… Cette tentative a été vaine instantanément, mais enfin, comment voulez-vous qu’après on ne garde pas ça dans un coin de notre tête ?! Ce n’est pas possible”.

    Retranscription Girondins4Ever