Patrice Ferri : “Ce qui fait la grande différence entre le Bordeaux que les gens et les supporters souhaiteraient revoir, et l’actuel, c’est le Bordeaux constant”

    Avant la rencontre de dimanche (sur beIN Sports, à 15h) entre les Girondins de Bordeaux et l’AS Saint-Etienne, nous avons demandé à Patrice Ferri de nous faire partie de l’image qu’il avait du FCGB.

    “Je ne vais pas être très original, il est toujours difficile de comparer les époques. Les Girondins dont on parle, étaient comme tous les autres grands clubs français, des valeurs sûres, et des clubs qui ne changeaient pas beaucoup, aussi bien sur les compositions d’équipes que sur les effectifs. Il y a eu le cycle avec Yoann Gourcuff, Laurent Blanc, des cycles précédents, etc. Aujourd’hui, on a beaucoup moins ça. Automatiquement, c’est plus difficile pour certains clubs, qui ont été déstabilisés. On le voit avec Marseille, Saint-Etienne, Rennes… Beaucoup de nos clubs qui étaient nos clubs références – à part Paris – Monaco a été beaucoup déstabilisé aussi, Lille a eu son trou d’air très important alors qu’ils ont fait des campagnes européennes… On a eu des vagues qui ne sont pas terminées, on le voit avec les clubs que je viens de citer, qui nagent et qui sont dans de la totale inconstance. Ce qui fait la grande différence entre le Bordeaux que les gens et les supporters souhaiteraient revoir, et l’actuel, c’est le Bordeaux constant, celui dont on est capables de se dire qu’on a un minimum garanti. Un tarif syndical garanti. Et ce sont des choses que l’on n’a pas. Quand vous allez au stade en tant que supporters, nous aussi en tant que diffuseur ou commentateurs, on ne sait absolument pas sur quel type de match on peut compter. C’est ça la grande différence, et ça ne concerne pas que Bordeaux. Ça vous concerne en priorité parce que ce n’est pas désagréable de vivre dans ce club ou dans cette région, donc il faut déjà un peu lutter contre ça pour arriver à trouver de l’énergie, de la motivation, et ainsi de suite. Quand on est avec des joueurs qui sont issus du club comme l’ont été les Alain Giresse et compagnie, c’est un rapport au maillot qui est différent. Mais aujourd’hui, avec les rotations de joueurs dans les effectifs… C’est comme Monaco, c’est difficile de secouer ce genre de club parce qu’il y a aussi l’environnement qui compte beaucoup. Quand on va au stade, quand nous commentateurs nous y allons, on ne sait absolument pas à quoi nous attendre. C’est pour moi la différence fondamentale. Après, le jeu en lui-même, on est soumis à : ‘un coup ça joue bien avec un certain système’, et une autre fois, le match d’après, ‘on a l’impression qu’ils ne savent plus comment ils ont joué le match précédent’ […]  Aujourd’hui, je pense que l’interrogation est là, comment on arrive à corriger. Vous savez très bien comment on surnomme votre club, ‘la Belle Endormie’, cela veut bien dire ce que cela veut dire […] A Bordeaux, vous avez attendu combien de temps avant qu’il y ait une stabilité, et une vision claire de ce qu’était le nouvel organigramme ? Vous avez dû attendre six mois… Donc aujourd’hui tous ces éléments font qu’on se retrouve avec du flottement un peu à tous les niveaux. Alors, après, on peut rentrer dans tous les détails du jeu. Mais si on n’a pas ces paramètres-là en tête, il y a un problème. Chez vous, on nous parle de Paulo Sousa. L’idée était de le faire venir en avril pour que cela lui donne beaucoup de temps pour faire une sorte d’audit de l’effectif, savoir quelles étaient les priorités, les moyens qui pouvaient être mis en œuvre pour corriger ou aller dans le sens de ce que souhaitait l’entraîneur. Sauf que pendant toute la période du mercato, il n’y avait pas de gouvernance définie. Il s’est retrouvé à la mi-août à encore s’interroger sur le système, sur les joueurs éventuellement qu’on pouvait faire venir, alors qu’il était là depuis avril ! C’était une bonne idée de se dire que si on doit on changer, ça ne sert à rien d’attendre juin, changeons tout de suite parce que cela donnera du temps au nouvel entraîneur pour vraiment savoir. Résultat, on s’est retrouvé au mois d’août, on ne savait toujours pas quelle était le style de jeu des Girondins. Comme il a été présenté avec cette idée d’anticiper pour mieux préparer, forcément que les gens se demandent à quoi ça a servi… Le décalage il est dans ce sens”.

    Retrouvez l’intégralité de l’interview ICI, sur Girondins4Ever

    Bordeaux/Saint-Etienne, en intégralité et en exclusivité sur beIN Sports dimanche (15 heures)