Antony Thiodet : “On a déménagé il n’y a pas très longtemps, c’est un traumatisme qu’on n’a pas encore évacué. On a laissé notre capital émotionnel à Chaban”

    Antony Thiodet, le directeur de la stratégie commerciale stade et réseau des Girondins de Bordeaux, était l’invité du Talk de WG. Il a notamment fait un point global sur le Matmut Atlantique et ses problèmes.

    « Moi qui ai eu l’occasion de voir tous les stades de Ligue 1 et Ligue 2 en France, c’est un fantastique outil. Sans doute qu’on a des efforts à faire pour se l’approprier parce qu’il est encore très neutre, on a commencé à faire des efforts là-dessus, on doit encore accentuer le trait. Mais on est quand même contraints. On récupère les clés la veille du match à midi, et on doit les rendre le lendemain à midi. Et l’on doit en rendre un clean-stadium, un stade qui ne doit pas sentir le foot les jours où on n’y joue pas au foot. On doit faire avec ça. Evidemment, il y a des difficultés. On a déménagé il n’y a pas très longtemps, c’est un traumatisme qu’on n’a pas encore évacué. On a laissé notre capital émotionnel à Chaban. Et vous avez un nouvel actionnariat avec des gens qui sont loin d’ici, qui apparaissent un peu déconnectés de la réalité bordelaise. On a besoin de reconquérir la confiance des gens, l’adhésion des gens à un projet ; ça se fera avec le temps, du le temps, du dialogue, de la proximité […] Evidemment, l’attachement passionnel et émotionnel est à Lescure. Il y a un problème d’accessibilité qui s’est posé, qui continue à se poser. Maintenant, les statistiques qu’on a regardées aussi, c’est que les problèmes d’accessibilité se posent dans les autres stades en France. C’est même plutôt plus compliqué ailleurs qu’à Bordeaux, de manière très étonnante. Quand vous amenez 25000, 30000, 40000 personnes à un même endroit, à un même moment, généralement ça bouche. Il faut qu’on gère. Le problème qui se pose est essentiellement la sortie. Notre orientation est d’offrir un format d’animations après match pour que quand on reste devant la télé, on puisse accéder à des interviewes, des analyses, des infos, etc… Pour Paris, pour la première fois, on a maintenu des buvettes ouvertes après le match. On a laissé le stade ouvert une demi-heure après le match. On essaie de prendre le problème à bras le corps. Maintenant, il ne faut pas se tromper, ce sera toujours difficile d’y aller, et difficile d’en partir, c’est comme ça. C’est à nous de faire un effort pour éduquer les gens […] Tous ceux qu’on ramène pour la première fois au stade, ils disent ‘c’est beau, ça a de la gueule, c’est blanc, c’est propre’. Merde, c’est un bel outil architectural ! Il faut qu’on capitalise là-dessus ».

    Retranscription Girondins4Ever