Gernot Rohr : “Ce match retour à Bordeaux a été ce qu’il a été. Nous sommes redevenus, ce qu’on a toujours été, des copains. Il fallait à un moment donné oublier”

    Gernot Rohr, lors du match de la troisième place, avec le Nigeria, a retrouvé Alain Giresse, avec qui il a joué aux Girondins de Bordeaux. Les deux hommes n’étaient plus aussi proches depuis cette fameuse rencontre entre Bordeaux et Marseille de 1987. Pour Le Point.G, Gernot revint sur les mots qu’il échangea en avant match avec Gigi, que ce soit juste avant leur conférence de presse, ou cette rencontre de la troisième place de la CAN, remportée par les Super Eagles.

    « On s’était déjà croisés la veille du match, juste avant la conférence de presse. On avait parlé de la longue durée de cette Coupe d’Afrique des Nations. On était ensemble avec nos joueurs depuis sept semaines. C’était long, il y avait eu six matches auparavant, plus deux matches de préparation. On allait préparer le neuvième match… C’était assez inhabituel. Gigi et moi, on a échangé là-dessus, et il trouvait ça un peu long, je lui ai répondu qu’heureusement on était encore là (sourire), cela voulait dire qu’on était toujours en compétition. On n’a pas tellement parlé des Girondins, ce n’était pas trop le moment. On a parlé un peu du football africain. On a eu pendant le match plusieurs fois l’occasion de se dire quelques mots, on se disait qu’ils étaient tous fatigués, comme ils avaient déjà eu trois blessés. Il faisait 32 degrés encore le soir à 22 heures… On a échangé quelques mots sympathiques. C’est vrai que Gigi, depuis qu’il est en Afrique, je crois que ça va faire depuis 2007-2008… Je suis arrivé au Gabon pour ma part en 2010, il venait d’en partir. On s’était ensuite croisés encore au Gabon parce qu’il était venu avec le Mali nous éliminer en quart de finale, aux tirs au but. Aubameyang qui jouait pour le Gabon avait raté le penalty décisif, pour finalement qu’ils s’imposent 5-4. Il avait été le plus heureux, mais cette fois-ci ça a été moi le plus heureux puisqu’on a remporté la médaille (sourire). Gigi a fini à la quatrième position, avec une bonne équipe de la Tunisie. On avait monté les stages qui marchaient très bien, Foot-Vacances, qui sont devenus Cap Girondins lorsque Gigi nous a quittés pour Marseille. Claude Bez lui en voulait parce qu’il avait promis de rester, et il avait trouvé qu’à Marseille c’était meilleur pour lui. Nous, on a eu là-dessus, une séparation avec Cap Girondins. Puis ensuite, à Marseille c’était très chaud aussi. Enfin, ce match retour à Bordeaux a été ce qu’il a été, un match décisif pour nous puisqu’il fallait gagner pour qu’on soit Champion de France en 1987, et un doublé d’ailleurs. C’est le seul carton rouge que j’ai eu dans ma carrière… Mais on a quand même gagné ce match 3-0, et on a remporté la Coupe pour la seconde fois de suite, 1986 et 1987. C’était Bordeaux-Marseille en finale de la Coupe de France, et à chaque fois on l’a remportée. En 86, Gigi était avec nous et a fait son lob sur Joseph-Antoine Bell. En 87, Gigi avait été blessé, il ne pouvait pas jouer cette finale. Après toutes ces années, et aussi ce qu’il a fait en Afrique, cela a permis à Gigi d’ouvrir les horizons, d’ouvrir un peu son esprit. Nous sommes redevenus, ce qu’on a toujours été, des copains. On a joué ensemble pendant une dizaine d’année aux Girondins de Bordeaux, et voilà… Cette histoire qui a été beaucoup, beaucoup médiatisée, ce match Bordeaux-Marseille de 1987, ça a été quelque chose qu’il fallait à un moment donné oublier. Nous l’avons oublié ».

    Le Point.G (GoldFM) et Girondins4Ever