Sacha Clemence : “A partir du moment où tu décides de faire partie du stage UNFP, les clubs voient ça d’un mauvais œil… On a une étiquette, c’est le mot”

    L’ancien attaquant passé par la réserve des Girondins de Bordeaux, Sacha Clemence, s’est exprimé sur le stage UNFP auquel il a participé, lui qui est libre de tout contrat. Il explique notamment que les clubs ont du mal à embaucher les joueurs libres passés par ce stage.

    “Ça m’a aidé à me préparer physiquement, à être dans une structure de club, ça y ressemble. Il y avait un staff technique, médical, on était dans un bel hôtel avec de bonnes infrastructures, des bons terrains, avec spa, jacuzzi. Il y avait vraiment tout ce qu’il fallait, comme dans un club, un préparateur physique… On est fin prêts à débuter dans un club. Mais on n’a pas de club… Le point positif, c’est la préparation physique. Il y avait un bon groupe, des bons gars. On jouait une mi-temps chacun à chaque match. Mais à part ça, il y a quand même beaucoup de points négatifs. A partir du moment où tu décides de faire partie du stage UNFP, les clubs voient ça d’un mauvais œil… On a une étiquette, c’est le mot. Tu es en demande, donc les clubs sont en position de force. Je sais que des clubs sont venus nous voir, mais je ne sais pas si… Je me pose des questions, très peu de joueurs ont signé. Donc l’UNFP, il n’y a rien à redire, ce n’est pas de leur faute, ce sont vraiment les clubs que je ne comprends plus. Je ne sais pas leurs critères de recherche […] Je me dis que les clubs préfèrent faire essayer de faire une plus-value plutôt que de prendre un joueur de 31 ans, mais le problème c’est qu’il n’y a pas que des ‘vieux’, il y a aussi des jeunes qui sont passés par l’UNFP, qui n’ont pas été pris. Je sais qu’ils sont réticents par rapport au fait que tu approches la trentaine, mais même les jeunes n’étaient pas pris pour autant, des mecs qui ont fait de la Ligue 1… C’est propre à la France. A l’étranger, ils hésitent moins à prendre des mecs d’expérience. Ici, tu ne joues pas, tu arrives à la trentaine, ça y est… Tu es limite fini. Tu as aussi les clubs en France qui veulent mettre moins d’argent, qui profitent du Pôle Emploi. Ce qui se fait beaucoup maintenant, c’est que les mecs au chômage, les clubs demandent à ce qu’ils prennent leur complément. Cela complète ton chômage, pour être au plafond. Donc ils te donnent des cacahuètes, et toi tu prends un complément de ton chômage pour être au plafond, sauf que quand tu n’as plus vraiment de club il te reste les cacahuètes. Les clubs jouent beaucoup sur ça, et même en Ligue 2, ça commence à arriver”.

    Retrouvez l’interview de Sacha en Une de Girondins4Ever