Bixente Lizarazu : “Quand on dit à mes parents qu’il ne faut pas avoir l’espoir que je devienne footballeur pro, c’est un choc pour ma famille et moi”

    Bixente Lizarazu, comme tout footballeur, a connu une période compliquée pendant sa carrière. Ce moment compliqué pour lui a été lors de sa formation aux Girondins de Bordeaux, ce qu’il nous exprime ici :

    « Tout n’a pas été facile une fois que je suis arrivé aux Girondins. Une fois que tu rentres au centre de formation, ce n’est pas la même histoire, tout est beaucoup plus compliqué. Je suis rentré au centre de formation à l’âge de 14 ans et entre 14 et 16 ans, ça a été difficile. Il y a eu l’adaptation, dans une autre ville, dans un centre de formation, au lycée… Les entraîneurs ne croyaient pas trop en moi, en fait. Il y avait un entraîneur qui ne croyait pas trop en moi, à tel point qu’à l’âge de 16 ans il a donné rendez-vous à mes parents pour leur dire qu’il ne fallait pas que j’aie l’espoir de devenir footballeur professionnel, que je n’avais pas les qualités pour ça. Et ça a été un choc, un choc pour moi, pour ma famille d’entendre ça. C’est beaucoup d’engagements quand tu décides de faire ça, de quitter ta maison pour rentrer dans un centre de formation. Il y a beaucoup de choses qui s’écroulent. Et finalement j’ai insisté et surtout il y a eu d’autres éducateurs aux Girondins de Bordeaux qui, eux, pensaient qu’il fallait me laisser plus de temps. Physiologiquement, j’étais un peu en retard, pour ne pas dire petit (rires). Mais je ne vais même pas parler de la taille parce que je pense qu’il faut attendre après l’adolescence chez les gamins. On est différents, il y a des gamins à 17 ans qui sont très matures physiquement, et d’autres qui sont un peu en retard. Il faut attendre. Pour moi, il fallait attendre parce qu’en l’espace d’un an j’ai rattrapé un peu ce manque de physique, de vitesse. Heureusement que deux éducateurs aux Girondins, Pierrot Labat et Ante Mladinic, qui était un grand formateur yougoslave, avaient vu en moi des qualités que l’autre entraîneur que je ne vais pas citer n’avait pas vues. Ils m’ont laissé une année de plus et sur cette année-là, je me suis révélé. Quand tu es jeune, si tu es très très bon, à 17 ans tu joues en pro. Si tu es bon, tu joues en troisième division. Si tu es moyen tu joues en Division d’Honneur, et si tu es nul tu joues en Junior. J’ai démarré la saison en Juniors, et la même année j’ai terminé la saison à m’entrainer avec les pros. C’était une ascension dingue en l’espace d’un an, et c’est comme ça que ma carrière est partie ».

    Clémentine Sarlat, Le Spotlight

    Retranscription Girondins4Ever