Ludovic Obraniak regrette la disparition du poste de numéro 10 et décrit les bienfaits que celui-ci pourrait apporter au jeu

    Ludovic Obraniak, questionné par notre site sur le sujet, regrette la disparition du poste de numéro 10. L’ancien joueur des Girondins de Bordeaux, pour qui c’était le poste préférentiel, explique tous les bienfaits qu’un meneur de jeu peut apporter.

    “On n’en voit plus, et c’est bien dommage. C’est bien dommage parce que le poste de numéro 10 te permet de laisser ton attaquant sur la ligne de front. Comme aujourd’hui ils jouent tous en 4-3-3, dans ce genre de système, pour venir chercher la pointe haute du triangle, c’est souvent l’attaquant qui décroche. Ils jouent souvent avec un 6 pointe basse devant la défense. Donc, si tu avais un 10, cela ferait un losange. Or, quand tu es positionné comme ça, tu peux créer des triangles quasiment partout. Tu peux trouver des mecs entre les lignes, tout en gardant ton attaquant qui pèse sur la ligne du hors-jeu et sur la défense centrale adverse. Si c’est ton attaquant qui vient faire la pointe du triangle, et si tu n’as pas des ailiers qui sont capables de prendre l’espace quand ton attaquant décroche… Excuse-moi du peu, mais en termes d’ailiers qui vont vite, il n’y en a pas 50000 non plus aujourd’hui… Cela veut dire que les mecs viennent te resserrer sur un espace de jeu, tu réduis considérablement cet espace de jeu. Quand ton attaquant décroche, tu perds 30 mètres. Tu fais mal à l’adversaire quand tu joues dans son dos, sauf que quand tu joues comme ça c’est impossible. Le poste de numéro 10 pouvait faire justement la jonction avec ton milieu à deux et tes deux récupérateurs, il pouvait libérer ton attaquant que tu pouvais laisser sur ta pointe d’attaque, il pouvait servir de relai sans que tu aies à dénaturer ou mettre à poil ton système offensif. Je trouve que la ‘disparition’ de ce poste est négligeable, mais après chacun voit midi à sa porte. Ça te permettait aussi des fois d’avoir un second mec, sur les phases offensives, qui se projetait dans la surface de réparation. Aujourd’hui, tes trois milieux qui sont souvent à vocation défensive, ils ne se projettent jamais. Donc quand un mec centre, il n’y a que deux mecs dans la surface (celui dans l’axe et l’ailier opposé), aujourd’hui c’est trop peu…”.

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