Florian Brunet : “Evidemment, les pieds c’est le muscle le plus important pour un footballeur, mais il y en a un autre indissociable : le cerveau”

    Yann Karamoh

     

    Florian Brunet est revenu longuement sur la mise à pied à titre conservatoire de Yann Karamoh par les Girondins de Bordeaux, insistant sur le fait que l’Institution prévaut de tout.

    « Qui conçoit ça, même si Karamoh est peut-être le meilleur joueur de l’équipe… On s’en fout, son comportement a été inacceptable. Et en plus, il n’y a pas que l’histoire d’Instagram… Je trouve ça ahurissant. Vous avez 20 ans, vous êtes béni des Dieux, vous touchez des centaines de milliers d’euros, vous avez une chance incroyable… Et vous n’êtes pas foutu de vous dire ‘je ne vais peut-être pas, pendant le match, montrer à la face de tout le monde que je ne suis pas en train de le regarder’. Il est en train de dire à tout le monde ‘je m’en fous du match’. Mais on est où, là ? C’est hyper important cette affaire car c’est vraiment symptomatique. C’est un discours qu’on tient… Ce qu’on apprécie beaucoup, c’est que les américains nous écoutent. Ça, je trouve que c’est une preuve d’humilité, parce que ce ne sont pas des grands, grands connaisseurs de football, à part Hugo Varela un peu plus, et ils se nourrissent de notre culture, de notre histoire, et ils ont bien compris qu’on avait beaucoup de bonnes idées. C’est bien de nous écouter, maintenant on va voir ce qu’ils en font. Mais cette réaction de Karamoh, ce n’était pas courant… C’est bien, c’est une bonne base. Après, sur les jeunes, et même sur les nouveaux arrivants à Bordeaux, il faut mettre l’Institution au-dessus. Les trois jeunes recrues, il faut les mettre dans une salle l’après-midi, et leur expliquer que Bordeaux c’est Zidane, Giresse, Tigana, des finales de Coupe d’Europe, une histoire, du prestige, etc. Et que eux, quelque part, pour l’instant, ils ne sont rien là-dedans. Ils ont tout à prouver et c’est un honneur. Où Karamoh respecte l’histoire des Girondins de Bordeaux en se comportant comme ça ? Il sait que Zidane est né ici, et pas que lui ?! Les Girondins de Bordeaux, c’est un club mondialement connu. Vous allez sur toute la planète, Bordeaux, c’est le vin et les Girondins. Parce qu’il y a eu Zidane, Tigana, Giresse, plein de grands joueurs. C’est un manque de respect, de l’immaturité. On prend des gamins à 12 ans, on part du principe qu’il ne faut qu’ils ne pensent qu’au football, et les mecs sont dans une bulle, ils ne savent même pas ce que c’est que d’aller faire une carte grise, ils sont complètement paumés, ils nous voient arriver et se disent ‘c’est quoi ces fous ?’. Ils ne se rendent même plus compte de la chance qu’ils ont… C’est terrible la formation des jeunes. Et aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, on voit depuis 2010 une baisse de niveau, c’est terrible. En 2010 il y avait du Diarra, du Chamakh, du Carrasso… Les mecs, le respect du maillot, ils savaient ce que c’était. Sur le terrain, ça se sentait, il y avait de la maturité. Aujourd’hui, on prend le but contre Marseille, il y a qui qui se rebelle sur le terrain ? C’est ça le vrai problème. On ne peut pas tout miser sur les jeunes, il faut absolument que les nouveaux propriétaires le comprennent, et il faut encadrer tout ça. Le message qu’on leur fait passer c’est qu’évidemment les pieds, c’est le muscle le plus important pour un joueur de football, mais il y a un autre muscle indissociable : le cerveau. Il faut qu’on recrute un peu plus au cerveau. La tête et les jambes ».

    ARL

    Retranscription Girondins4Ever