Marc Planus : “Mon frère était tellement gentil… C’est grâce à lui que j’ai pu jouer au foot aux Girondins”

    Marc Planus

    Marc Planus a un grand frère, Pierre, qui aurait dû lui aussi faire carrière chez les Girondins. Cependant, cela n’a pas été le cas. L’ancien défenseur central bordelais parle des raisons qui ont fait que son frère n’a jamais réussi aux Girondins et de ce côté éphémère qu’a une carrière de footballeur.

    « Pourquoi mon grand frère n’a pas réussi ? Dans le foot, il faut accepter un jour de prendre la place de quelqu’un. Mon frère était tellement gentil… C’est grâce à lui que j’ai pu jouer au foot aux Girondins… Oui, j’ai dit que l’espoir de la famille en football c’était lui, et oui, c’est malheureux à dire mais j’ai réussi grâce à son échec. Déjà, il m’a ouvert les portes au niveau des entraineurs, je passais après lui, c’était le garçon modèle, très gentil et poli, qui ne disait jamais rien. Moi, j’arrivais avec mon tempérament un peu plus sanguin, c’était plus compliqué. De voir cet échec-là, de voir ce jeune du centre de formation qui ne passe pas pro, alors que tout le monde lui prédisait un avenir… De voir le ressenti, ce que ma famille a vécu, car elle le soutenait dans ces efforts-là… Je les ai vus tellement déçus, et ça a été tellement dur pour lui, que je me suis dit que ne voulais pas vivre ça […] Du côté de ma mère, ils sont branques de foot. Ma grand-mère a 83 ans, tous les week-ends elle regarde les Girondins. Quand je vais manger chez elle le dimanche… […] J’ai aimé ce sport, mais mes parents m’ont toujours dit que je ne pouvais pas voir le côté obscure du football. Ils m’ont dit de faire attention, que le jour où ça s’arrêtera, tu ne seras plus rien. Qu’il fallait que je m’y prépare. Que ce monde-là était un monde virtuel. Ils m’ont répété ça toute ma carrière, même toute ma jeunesse. Ils m’ont tellement noirci le tableau, ça a été positif pour moi… J’ai aimé ce sport, j’en ai aimé les émotions, j’en ai pleuré… Quand je revois les images du titre de Champion, c’était magnifique. Mais je savais à quoi tenait ce milieu-là, et c’est pour ça que je m’en suis un peu éloigné, peut-être pour y revenir plus fort. J’étais tellement passionné par l’architecture et la décoration que je savais que j’allais enchainer sur ça, et pas sur le foot. Maintenant, si les Girondins m’avaient proposé d’être ambassadeur, j’aurais aimé véhiculer l’image du club, pour retrouver un peu ce qu’on a perdu. Mais on ne me l’a pas proposé, c’est la vie, on est tous heureux et on est parti sur une bonne note, la vie est belle ».

    BeIN Sports

    Retranscription Girondins4Ever