Matthieu Rouveyre : “M6 n’a aucun intérêt à dévaloriser les Girondins, donc ils vont continuer à investir”

    nicolas de Tavernost

    Matthieu Rouveyre a évoqué l’éventualité que cela se passe mal au niveau du projet de rachat des Girondins de Bordeaux, par Joseph DaGrosa.

    « Prenons l’hypothèse où ça se passe mal, ce n’est pas exclu. C’est une hypothèse probable que les choses se passent mal, même si on ne le souhaite pas, évidemment. Les fonds spéculatifs ne sont pas de philanthropes, ils vont vouloir venir récupérer leur argent, et le risque est le démembrement du club. Ça va être évidemment de trouver de l’argent en vendant les joueurs, le centre de formation, etc… L’hypothèse selon laquelle cela ne se passe pas bien, n’est pas exclue au regard de ce qui nous est présenté. Sauf si Monsieur DaGrosa nous sort quelque chose de son chapeau… On risque vraiment de mettre le club en très grande difficulté ».

    Et en cas d’échec de la vente, M6 serait donc propriétaire, encore.

    « Ce n’est pas GACP ou rien, c’est M6 ou eux. M6 en a marre mais cela reste un bien de la société du groupe M6, qu’ils n’ont aucun intérêt à dévaloriser. Donc ils vont continuer à investir, probablement pas autant qu’on voudrait pour améliorer les résultats sportifs, mais ils n’ont aucun intérêt à laisser détériorer le club. Ce que je trouve intéressant dans les propos d’Alain Juppé, c’est qu’il a mis la barre très haute. Maintenant, qu’est-ce qui va faire changer d’avis ? C’est soit Monsieur DaGrosa revient avec un nouveau business plan… Quelle va être l’équation qui va faire changer d’avis le Maire de Bordeaux ? On ne voit pas bien. Si aujourd’hui il dit que les voyants ne sont pas au vert, il y a peu de raison qu’en aussi peu de temps qu’ils deviennent verts. Vraiment, on ne voit pas très bien quelle est la porte de sortie pour le club et Monsieur DaGrosa ».

    Plus qu’un club de football, les Girondins représentent aussi la ville.

    « Les Girondins, c’est une marque. Qu’on aime ou qu’on n’aime pas le football, on n’a aucune envie de voir disparaitre le club des Girondins de Bordeaux. Il est intimement lié à l’histoire et je l’espère à l’avenir de la ville. En ce sens, c’est politique au sens noble du terme, et c’est la raison pour laquelle on doit en discuter. Aujourd’hui, je ne suis ni pour, ni contre cette reprise, je dis qu’on n’a pas suffisamment d’informations précises et que dans les éléments qu’on nous communique, les voyants sont plutôt au rouge pour moi ».

    France 3 Aquitaine

    Retranscription Girondins4Ever