Florian Brunet : “Les gens qui vont au stade sont modestes et sont à dix euros près, ça ne tient pas la route”

    Stade supporters ultramarines virage sud

    Le remplissage du stade est un des sujets qui fâche depuis quelques années à Bordeaux. Les Américains veulent développer le merchandising et la billetterie du stade. Florian Brunet pense malgré tout qu’il faudra revoir la grille tarifaire sous peine de foncer là aussi dans le mur. « Si, ils peuvent faire pire (que M6). Au-delà du trading de joueurs qui est simplement du poker, au-delà des ambitions de rentabilité qui sont totalement irréalistes, il y a aussi ce qu’il a dit sur le merchandising et le développement de la billetterie au stade. Je prends un exemple tout à fait récent, Bordeaux-La Gantoise, une des plus belles soirées qu’ait connues le stade René Gallice. Six jours avant ce match, les places étaient à un tarif coupe d’Europe classique. Le vendredi, il y a 3000 places de vendues. On se dit qu’il y a déjà 1500-2000 belges qui doivent venir, c’est un match crucial, fondamental pour la suite de la saison. On n’a pas l’habitude de se tirer la couverture –et on n’est pas là pour ça, on s’en fout- on appelle Stéphane Martin lui demandant s’il se rend compte qu’on est mal parti pour remplir le stade. Une heure après, toutes les places sont à 5€ dans tout le stade. Le stade a été plein, 35000 personnes. Cela veut dire que les gens qui vont au stade sont issus du milieu populaire, des gens modestes, et on le voit dans le Virage Sud qui est le poumon de Gallice ».

    Des tarifs qui peuvent être un frein pour l’ensemble des personnes se rendant au stade mais surtout pour les jeunes qui supportent le club dans le virage Sud avec les Ultramarines. « Il y a plus de 4000 jeunes dans le Virage Sud, la moyenne d’âge est de 20 ans. Ces jeunes-là sont à dix euros près. Monsieur DaGrosa explique qu’ils vont faire plus d’argent au stade. Mais comment ? Les gens sont à dix euros près ! S’ils montent les prix de la billetterie, ils ne viendront pas. Ils ne vont pas non plus acheter trois boissons, trois écharpes… Il nous dit qu’aux Etats-Unis, quand nous ici n’avons que deux boutiques, eux ils en ont quinze. Mais tu peux en mettre quinze, tu ne vendras pas plus ! Il est sur un modèle qui est un modèle US. Aux USA, n’importe quel match universitaire, il y a 40-50000 personnes au stade. Lui, il est dans cette culture, ce n’est pas la culture française. Les gens qui vont au stade sont des gens modestes qui sont à dix euros près. Et ça, c’est central dans son projet, ça ne tient absolument pas la route comme le trading de joueurs, et comme l’ambition de rentabilité ».

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    Retranscription Girondins4Ever