Mathieu Debuchy : “Il y a eu des moments à Arsenal, où j’en ai eu marre. C’est dur…”

    Passé par des grands moments de doute, Mathieu Debuchy revient de très très loin. Il raconte avec beaucoup de sincérité ces passages de sa carrière, pas évidents à vivre. “Il y a eu des moments à Arsenal, où j’en ai eu marre. C’est dur. Tu te dis… Ça dure jamais vraiment longtemps, ce sont des moments fugaces, des sentiments qui te traversent l’esprit… Je pense que c’est normal. T’es dans le noir et tu te dis: ‘Je vais passer à autre chose, je n’en peux plus. Je vais arrêter. De toute façon, ça ne va jamais changer, je n’y arriverai pas…’. Ces sentiments passent très vite parce qu’on fait l’un des plus beaux métiers au monde. Je sais que je vais être un poil cliché, mais c’est la vérité. On gagne bien notre vie, des millions de gens rêveraient d’être à notre place. On peut se plaindre, mais on est bien. On a tout ce qu’on veut, on est encadrés. Le blues dure quelques minutes. C’est de passage, et puis tu zappes et tu retournes au travail. Tu penses à ta famille. Ma femme, mon frère, mes parents m’ont remis dans le droit chemin”.

     

    De tempérament très timide, il n’apparaît pas comme un meneur d’homme ou un chauffeur de vestiaire. Est-ce un défaut dans le monde du football, surtout quand on est un peu oublié, selon lui ? “Je le suis moins maintenant, mais j’ai toujours été comme ça. Je ne vais pas changer ma personnalité pour faire parler de moi. Je ne suis pas un mec qui va aller sur les plateaux télé tous les mois parce que je joue moins. Tout ça pour faire parler de moi. C’est pas important tout ça. Il n’y a que le terrain qui prime. Chacun fait sa vie, mais c’est pas dans ma nature. On m’a dit plusieurs fois de me bouger, d’aller dans des émissions, de faire des interviews, des choses comme ça. Histoire que quand tu joues moins, ton nom continue d’arriver sur la table. Ça ne m’intéresse pas. J’ai pas envie de me forcer. J’ai pas changé. J’ai toujours été comme ça dès mon plus jeune âge. J’adore mon métier, je suis passionné depuis tout petit mais j’ai su faire la part des choses. J’ai toujours énormément apprécié les moments en dehors du football… J’ai bien profité, sans excès, mais sans me restreindre non plus. J’ai pas mal d’amis à Lille et ça m’a aidé à penser à autre chose qu’au foot vingt-quatre heures sur vingt-quatre. J’adore manger, me faire plaisir. J’ai toujours eu un côté foot et un côté famille et amis pour m’évader. Quand j’ai un ou deux jours de repos, je ne repense pas au match. Je décompresse et je me vide la tête”.

    France Football