Rolland Courbis : “Le Ramadan ? Je ne comprends pas qu’on puisse se mettre en danger, s’entrainer en plein soleil, sans pouvoir s’hydrater”

    Rolland Courbis

    Nous sommes en période de Ramadan pour les musulmans, et Rolland Courbis s’est souvenu d’une méthode qu’il mit en place, lorsqu’il entraina à Alger, afin de ne pas obliger les joueurs à s’en passer.

    « J’ai eu toute une équipe, lorsque j’étais à Alger. Le Ramadan est repoussé chaque année d’une semaine, et là il était en plein mois de juillet. Je me suis renseigné sur pourquoi le Ramadan a été inventé, et j’ai trouvé que c’était quelque chose, quand on se penche dessus, de très intelligent. Ça a été inventé à une certaine époque par un Prophète qui devait réfléchir plutôt deux fois qu’une. C’était aussi pour resserrer les liens en famille, pour faire des efforts aussi. Alors, des solutions pour parer à ça, il n’y en a pas, donc j’ai cherché la moins mauvaise. Pour moi, il n’était pas question qu’on s’entraine sans s’hydrater. Donc on s’est adapté, et on s’est entrainé la nuit. On attaquait l’entrainement à 23 heures le soir, on commençait vraiment à 23h30. Ça finissait à une heure du matin, le temps de prendre la douche et de rentrer, la journée du lendemain était moins longue, les joueurs se réveillaient vers les 14-15h. Je ne comprends pas qu’on puisse se mettre en danger de s’entrainer en plein soleil, sans pouvoir s’hydrater. Ça, le prophète, il ne l’a jamais conseillé. Et au final, ça a marché ce que j’avais mis en place, et beaucoup d’équipes ont fait la même chose par la suite. J’étais content de voir qu’on avait trouvé un truc qui n’était pas si stupide que ça […] En France, j’ai toujours discuté avec les joueurs qui faisaient le Ramadan, et ils me disaient qu’il y avait la possibilité dans leur religion, de s’entendre et de rattraper, pour pouvoir jouer sans aucun problème. Et là, pour Salah, une finale de Champions League, il n’y a pas la possibilité de se mettre d’accord avec la religion ? ».

     

    Wilfried Moimbe, formé aux Girondins de Bordeaux et de confession musulmane, a expliqué que pour un joueur il n’était pas forcément évident d’en parler à son entraineur.

    « Beaucoup d’entraineurs sont inflexibles sur ça. Avec l’expérience que j’ai, et je ne parle pas en tant que joueur musulman, mais tous les joueurs, on aime bien donner, mais on aime aussi que l’entraineur soit un peu attentif. Un entraineur qui m’a beaucoup donné, derrière je ne me sens pas bien quand je fais de mauvaises choses ou que je ne suis pas bon sur le terrain. Après ça, une compréhension de l’entraineur, les joueurs n’ont qu’une seule envie : se défoncer sur le terrain. Parfois, j’ai peur d’aller voir l’entraineur pour lui dire que je fais le Ramadan, de peur de ne plus faire partie du groupe… ».

     

    SFR Sports

    Retranscription Girondins4Ever