Rose Lavaud : “J’arrivais à impressionner, l’orgueil des garçons devait en prendre un coup”

    Rose Lavaud

    Rose Lavaud, milieu droit de Girondins de Bordeaux, parle de son expérience, de ses débuts, de Tulle à Bordeaux, en passant par Saint Etienne, la joueuse qui n’est que semi-pro, a trouvé temps de répondre aux questions de La Montagne.

    Lors de ses débuts, à Tulle donc, “les adversaires ne m’aimaient pas trop. J’arrivais à gagner mes duels et à impressionner en quelque sorte… L’orgueil des garçons devait en prendre un coup”. Cependant, cela ne l’a pas empêché de se faire une place dans l’effectif et d’être vite intégrée. “Pour moi, ça s’est toujours bien passé avec les garçons. Ils étaient gentils. Peut-être parce que j’avais la chance d’avoir un bon niveau, ça a dû aider”. Mais pour poursuivre une carrière, il fallait qu’elle quitte ce monde masculin : “Si j’avais eu le choix, j’aurais préféré rester avec eux (les garçons NDLR). L’ambiance était top. Et en terme de jeu, c’est plus rapide, plus vif qu’avec les filles. Mais la différence de gabarit se serait faite ressentir”.

    Rose Lavaud est une joueuse semi-professionnelle. Pour vivre, elle est donc obligée d’avoir un métier à côté. Ce métier, c’est kinésithérapeute. “J’ai un demi-contrat fédéral, soit un fixe à mi-temps. Je dois compléter, c’est pour ça que je suis kiné à côté. Ce serait une belle expérience d’essayer d’en vivre au moins une année”.

    Enfin, en ce qui concerne la place des équipes féminines dans les clubs, le chemin est encore long, selon elle : “tout ce qui est de l’ordre des infrastructures, du matériel des terrains… On est la dernière roue du carrosse, et les dernières servies. c’est surtout le choix d’un club, de miser sur les féminines et de les mettre en avant, ou non. Pour l’instant, on voit surtout ça à l’Olympique lyonnais, à Paris et à Montpellier. Alors certes, les joueuses sont plus nombreuses qu’avant, mais au niveau de la place des femmes dans les clubs professionnels, ce n’est pas encore ça”.