Hervé Bugnet évoque ses plus mauvais souvenirs aux Girondins, ceux qui ont probablement changé sa carrière

    Hervé Bugnet

    Lors d’une interview réalisée par notre site, nous avons demandé quel était son pire souvenir à Hervé Bugnet.

    “C’est le jour où j’ai quitté Bordeaux pour signer à Montpellier. J’avais soit le choix de prolonger, ou le choix de signer 3 ans et demi à Montpellier. Montpellier jouait la montée en Ligue 1, je me suis dit « Bon allez ». En même temps, j’avais soit Montpellier, soit Valenciennes qui était premier de National, et qui avait un gros projet. J’ai donc choisi Montpellier et Valenciennes est monté en Ligue 2, puis en Ligue 1 l’année d’après. Je pensais que Montpellier était un bon choix mais quand je suis arrivé là-bas, ça s’est très bien passé. L’année suivante, ça a été un peu moins. Système de jeu différent, je jouais à gauche, je ne jouais plus attaquant… On jouait à 3 devant, avec Montano et Lafourcade, et moi à gauche. Et du coup, je n’étais pas à l’aise, je n’avais mis que 3 buts dans la saison, j’avais peu joué, alors ça ne le faisait pas. Pourtant, quand j’étais arrivé au moins de janvier, j’avais mis 9 buts en 5 mois. Je crois que c’est mon plus mauvais souvenir avec Bordeaux. Il y en a un autre aussi, lors de ce match où j’étais titulaire contre Rennes. Je me présente face-à-face avec Isaksson, en début de deuxième mi-temps. La pelouse de Lescure à l’époque était un peu pourrie, et le ballon fait un petit rebond. Je la prends de la malléole, je pousse le ballon un peu trop loin et Isaksson me percute le tibia. Le ballon sort et je reviens me placer. Puis je me suis rendu compte qu’il m’avait ouvert le tibia et je suis sorti et allé me faire recoudre à Pellegrin. Et je me dis que si j’avais marqué sur cette action-là, on aurait peut-être gagné 1-0 et peut-être que ma carrière aurait été différente. Maintenant, si on remet le même contexte aujourd’hui, je pense que j’aurais eu d’autres occasions de pouvoir m’exprimer. Mais à l’époque des années 2000, pour sortir au haut niveau, il fallait se lever de bonne heure. Il fallait 15 matchs minimum en pro. Moi à Bordeaux, je tapais à la porte, mais il y avait Wiltord, Laslandes, Pauleta, Dugarry… Pour sortir de là-dedans, c’était compliqué. Aller aux entraînements, dejà, c’était pas mal. Être sur le banc, c’était bien et jouer, c’était compliqué. Il y avait des noms, que des internationaux, qui jouaient attaquant. J’ai un regret aussi, c’est quand je suis prêté au Havre, la saison 2003-2004. J’avais signé 3 ans à Bordeaux, et ma deuxième année, je suis prêté au Havre. Au mois d’octobre, Élie Baup se fait limoger, et Bordeaux prend Michel Pavon. Et Michel, il fait jouer tous les jeunes… Il fait monter de CFA tous les jeunes. Marouane Chamakh, Rio Mavuba, Juan Pablo Francia, Sylvain Franco, et moi j’étais au Havre… J’avais une paire de glandes… Je me disais « Si j’étais là, je jouerais tous les jours ». J’ai fait une belle saison au Havre, et quand je suis rentré, Michel me prenait dans le groupe, je faisais des matchs… Titulaire contre Rennes. Marouane avait fait ses preuves, certains jeunes étaient déjà un peu en place. Après, je suis parti. Je le dis toujours, mais j’aurais dû faire une « Marc Planus ». C’est mon regret. Mais les choix, on ne sait qu’après s’ils sont bons. C’est comme le recrutement, on ne sait qu’après s’ils sont bons ou pas bons. Marc a prolongé à chaque fois. Il devait être prêté, partir… J’aurais dû signer 2 ans de plus, être prêté la première année, au moins, j’aurais toujours appartenu à Bordeaux. Mais les entraîneurs ils changent et d’un entraîneur à l’autre, ça peut être tout bon comme ça peut être tout mauvais. Mais bon, j’ai décidé de signer à Montpellier, et puis voilà. Mais avec des si, ma tante, je l’appelerai tonton !”.

     

    Retrouvez l’intégralité de l’interview Girondins4Ever d’Hervé Bugnet ICI