Alain Afflelou : “Rolland Courbis, l’entraîneur qui était le plus fou, le plus déconneur, capable de tout !”

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    Alain Afflelou et Rolland Courbis
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    Dans sa “carrière” footballistique, Alain Afflelou, dans un portait réalisé par L’Equipe, donna le joueur le plus attachant qu’il ait croisé. “J’ai bien aimé un garçon avec qui j’aurais pu être copain si on avait été de la même génération, Didier Sénac. Dugarry aussi était très attachant, c’était un gamin de vingt ans qui faisait des trucs de potache”. A l’inverse, il cita le joueur qui l’a déçu. “En 1996, ‘Duga‘ et ‘Liza‘ avaient envie sur un plan humain, sportif et financier de connaître un grand club, mais ils avaient peur de ne pas trouver et de rester scotchés à Bordeaux. Ils me disaient : ‘Je veux partir. C’est le Barça, le Real ou l’AC Milan’. Sinon, ils voulaient rester à Bordeaux. Je leur disais : ‘Je fais comment ? Je prévois de vous remplacer ?’. Le discours était clair entre eux et moi, sain. Et puis ils ont utilisé les médias pour dire : ‘Nous, on serait bien restés, mais le président n’a pas fait d’effort’. Je leur en ai voulu (il les traitera alors de ‘menteurs et de petits cons’). Aujourd’hui, avec le recul, je prendrais ça à la rigolade. C’était des gamins”.

     

    Quant au joueur que vous aimeriez revoir ? Patrick Battiston. On était copains, et puis la vie nous a éloignés. Un grand monsieur du football, timide et cultivé. Je reverrais aussi François Grenet avec plaisir”.

     

    L’ancien Président des Girondins de Bordeaux donna également le joueur le plus fou qu’il ait croisé. “C’était l’entraîneur qui était le plus fou ! Rolland Courbis. Le plus déconneur, capable de tout. À Karlsruhe (en Coupe de l’UEFA 1993-1994, 1-0, 0-3), il me dit : ‘Qu’est-ce que je peux trouver comme argument pour motiver les joueurs ?’. En déconnant, je lui suggère : ‘Dis-leur qu’ils vont venger leurs pères de la guerre contre les Allemands !’. Je ne pensais pas une seconde qu’il allait le faire ! Eh bien si, pendant dix minutes ! Les joueurs ne comprenaient rien, je me marrais. C’était aussi un homme de coups. Contre le PSG, il dit à Christophe (Dugarry) à propos de Bernard Lama : ‘Traîne dans ses pattes. Balle au pied, il fait souvent semblant d’aller à droite avant d’aller à gauche’. Ça n’a pas loupé, au bout de dix minutes, Christophe l’a piégé et a mis un but. Une autre fois, il met Liza avant-centre contre Antoine Kombouaré : ‘Il va te chercher partout ! Tu vas lui passer entre les jambes, tu vas l’emmerder, donne-lui des coups’. Il avait été brillant”.

    L’Equipe