Frédéric Antonetti : “Les clubs ne sont pas solides, dès qu’il y a de 500 personnes qui crient ‘entraîneur démission’…”

    Jocelyn Gourvennec

     

    Frédéric Antonetti est revenu sur la victoire des Girondins de Bordeaux à Nantes et la situation actuelle du club au scapulaire. « Il y a quelques temps, ils auraient égalisé (la tête de Sala à la dernière minute). Gourvennec ? Oui, c’est obligatoirement un coup d’arrêt dans sa carrière. Quand on est limogé, c’est un coup d’arrêt. Maintenant, il faut savoir rebondir. Il faut qu’il ait la possibilité de trouver une autre écurie pour rebondir. C’est sûr que le métier d’entraîneur, ce n’est pas toujours linéaire. Des fois, il y a des difficultés, des fois quand tout va mal on ne trouve pas la solution. Il faut lui souhaiter… Bon, après il est jeune. Il aura tout le loisir, à un moment donné, de remontrer ses qualités ».

     

    Les sont-ils plus souples quand il s’agit d’un coach étranger plutôt que français ? En tout cas, le club a pris Gustavo Poyet comme entraîneur.  “Il y a 5 ans ou 6 ans, c’était la mode du jeunisme, Makelele, Gourvennec, Renard, Sagnol… Ils n’ont pas trop duré non plus. Il faut des résultats. Il faut laisser du temps aux gens de pouvoir montrer leurs capacités. Il y a une règle d’or, que tout le monde oublie, c’est la valeur de votre effectif. Rien ne remplace la valeur individuelle des joueurs. On ne fait pas le même métier quand on entraîne Angers ou Paris. Et pourtant on compare les gens. Si Emery est à Angers et si Moulin était à Paris, qu’est ce qu’ils auraient comme résultats ? Donc maintenant il faut laisser Poyet s’exprimer et on verra dans six mois, dans un an, ce qu’il aura donné. Mais je ne suis pas l’avocat des entraîneurs français […] Il y a des dynamiques à un moment donné dès fois, c’est comme ça. C’est pour ça que je parlais d’effectif : entre le 5ème qui est Nantes et le 20ème Metz parce qu’ils sont revenus, il n’y a pas un gros écart, ça se joue parfois à des cycles. Les clubs ne sont pas solides. Dès qu’il y a un kop de 500 personnes qui crie ‘entraîneur démission’, ça y est, ils commencent tous à trembler. Non, il faut être solide ! Jean-Michel Aulas, quand Génésio était sur la sellette, il a résisté et ça permet de vivre ce soir un grand match ».

     

    En tout cas, ces dernières années, Bordeaux a plutôt tendance à se séparer de ses entraîneurs. Depuis Laurent Blanc, quel est l’entraîneur qui a eu les meilleurs résultats ? Francis Gillot. Et pourtant… Pourtant il a été décrié et c’est lui qui a eu les meilleurs résultats, deux fois 5ème et il gagne une Coupe de France. La déprime ? (il répond à Pierre Ménès). Ça c’est autre chose. Moi je te parle de l’équipe, des résultats. Celui qui a eu les meilleurs résultats, ce n’est pas Gourvennec, c’est Francis Gillot. Une meilleure équipe ? Pas sûr. C’est Laurent Blanc qui avait une meilleure équipe”.

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    Retranscription Girondins4ever

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