Bixente Lizarazu : “C’est une leçon pour tous les éducateurs : si vous n’avez pas atteint la maturité physique, rien ne doit être décidé définitivement”

    Bixente Lizarazu

    Bixente Lizarazu a été confronté plus jeune à de nombreuses remarques de la part de ses éducateurs sur son développement physiologique mais il s’est battu et a donné tort à ses éducateurs de l’époque qui avaient pour discours qu’il ne pouvait devenir professionnel. « Mon histoire est celle d’un enfant à qui on a souvient dit ‘Tu n’es pas assez grand, tu n’es pas physiquement prêt, tu ne seras jamais un professionnel’. Je l’ai entendu de techniciens quand j’avais juste 16 ans. Rétrospectivement, je me demande comment un technicien peut être aussi définitif. A cet âge, la croissance n’est pas terminée, physiologiquement il y a beaucoup de choses qui peuvent se passer jusqu’à 18 ans… Ça m’a fait souffrir. Cet entraîneur n’avait pas assez de finesse psychologique pour que ce soit son but (de créer un électrochoc, ndlr). Il était certain de ce qu’il disait, et il avait tort. C’est une phrase qui est restée dans ma tête […] A 17 ans, j’ai vécu une saison décisive, c’était ma première année au lycée. A ce moment-là, il y avait trois niveaux, et j’ai commencé à jouer au plus bas d’entre eux, avant de les monter un par un jusqu’à ce que je m’entraine avec les professionnels. Pourquoi je me suis amélioré autant en un an ? Je ne peux pas vraiment l’expliquer. Tout ce que je peux dire que deux personnes ont été décisives ; Pierrot Labat, un éducateur du club, et Ante Mladinic, un technicien yougoslave venu à Bordeaux. Certains ont voulu m’envoyer jouer dans un club de bas niveau, mais ils ont refusé et ils m’ont donné l’opportunité de faire partie du groupe professionnel. C’est une leçon pour tous les éducateurs : si vous n’avez pas atteint la maturité physique, rien ne doit être décidé définitivement ».

    Il est également revenu sur ses débuts en professionnel, au poste… d’attaquant avant d’être replacé au poste de latéral.« J’ai commencé comme attaquant avec Aimé Jacquet, dans une période un peu compliquée pour les Girondins. Après, ils ont pensé que je pourrais être un arrière gauche qui attaquerait, qui contre-attaquerait. Ils pensaient que j’avais les qualités pour ça […] Non, ce n’était pas une frustration, j’avais tellement hâte de jouer avec les professionnels… Je pense que s’ils m’avaient demandé de jouer gardien, j’aurais dit oui ! Je me suis imprégné de l’idée que l’important était de jouer sans calculer. J’étais un des premiers latéraux modernes, alors qu’auparavant je me limitais au côté défensif. Défendre, c’est une mentalité, cela aide dans la vie. Penser collectif, penser à combattre, penser tactique, avec détermination : ce sont des qualités qui servent dans la vie de tous les jours. Cela ne m’a pas coupé les ailes, il y a un côté aventurier à l’idée de contre-attaquer ».

     

    Revistalibero

    Traduction Girondins4Ever