Non conservé au centre de formation des Girondins de Bordeaux, Matthieu Valbuena a finalement réussi sa carrière. A 21 ans pourtant, il jouait encore à Libourne Saint-Seurin, en troisième division, mais le milieu de terrain aujourd’hui à Fener­bahçe s’en est sorti, sans passer par le “cursus traditionnel”. “Au fond de moi, j’y croyais, forcément. Après, pour être tout à fait honnête, je ne m’attendais pas à réaliser une aussi belle carrière. À réussir à l’Olympique de Marseille et à marquer l’histoire de ce club. À devenir un international confirmé. Je ne pensais pas franchir toutes ces étapes. J’ai toujours cru en moi, bien sûr, mais, quand tu grandis aux Girondins de Bordeaux et que tu n’as pas la chance de simplement rester dans ton club formateur, tu es voué à franchir d’autres étapes, nettement plus difficiles. Ça m’a aguerri et rendu beaucoup plus fort. C’est une grande réussite pour moi. Sachant comme tout a été compliqué, je savoure d’autant plus”.

 

Et c’est le mental qui l’a fait gravir les échelons, alors que rien n’était acquis. “Quand tu traverses des choses difficiles, ça t’endurcit dans la tête. Et je dois dire aussi que je n’étais pas tout seul. Mes parents m’ont beaucoup aidé. Quand tu as une structure familiale forte, ça te permet d’être beaucoup plus lucide. Mon père m’a poussé pour que j’atteigne le plus haut niveau en m’inculquant les valeurs du travail, du don de soi. Il m’a appris à être déterminé. Je n’étais pas programmé pour le haut niveau, avec ma taille (167 cm), donc j’ai essayé d’en faire un atout. Et j’ai réussi, certes un peu plus tard que d’autres, mais je n’ai rien lâché”.

 

Le Matin