Marius Trésor : “Egaliser à 5 minutes de la fin au Maracana… J’étais si fier que j’ai crié comme un fou”

     

    Marius Trésor s’est laissé aller à des souvenirs sur la rencontre de l’équipe de France où il était capitaine face au Brésil en 1977. Le match se déroulait au fameux stade de Maracana. Le score s’était soldé par un 2-2 alors que les Français étaient menés 2-0 après 51 minutes de jeu. “On affrontait une équipe plusieurs fois championne du monde, et ça nous faisait peur. Je me revois encore, une heure et demie avant le match, m’asseoir sur le banc de touche et allumer une cigarette pour me relâcher. Je me disais : ‘Vivement le coup d’envoi pour ne plus penser’ […] J’ai repensé à Michel nous disant à la mi-temps qu’on affrontait certes une équipe triple championne du monde, mais que ce n’étaient que des hommes. Et je me disais que, si on avait posé des problèmes à l’Argentine quelques jours avant, c’était qu’on n’était pas si mauvais que ça. Mais il ne fallait pas prendre un troisième but. En tant que défenseur, je suis resté concentré. Avec Patrice Rio, qui jouait dans l’axe avec moi, on s’est dit : ‘Restons solides pour ne pas nous écrouler devant eux’. Et le fait que Didier Six réduise le score (à la 52ème, 2-1) a été un déclic. Ça nous a tous décomplexés”.

     

    Dans une ambiance de feu, l’ancien défenseur des Girondins offre l’égalisation aux Bleus. Un moment intense pour l’ensemble des joueurs français. “Quand on s’est mis à faire jeu égal avec le Brésil, les supporters ont commencé à applaudir l’équipe de France. Ça nous a donné un coup de jus phénoménal ! […] Avec Patrice Rio, nous montions sur les corners à tour de rôle. Juste avant j’étais monté sur un coup de pied arrêté, mais, je ne sais pas pourquoi, lors du corner (à la 85ème) je lui dis : ‘J’y retourne !’ Et je me retrouve à la bagarre avec le défenseur Luis Pereira, pour qui j’avais une admiration sans borne. Il était plus grand que moi, mais j’ai pris mon élan un peu avant et le coup de tête est parti (dans la lucarne). Me revoir sauter avec lui, le dominer, et égaliser à 5 minutes de la fin au Maracana… J’étais si fier que j’ai crié comme un fou”.

     

    L’Equipe