Rolland Courbis et Gaëtan Huard se souviennent de Stéphane Paille

    AFP PHOTO / Rene JEAN

     

    Stéphane Paille est décédé le 27 juin dernier. Deux anciens bordelais, qui l’ont côtoyé, se sont souvenus de lui et lui ont rendu hommage, dans So Foot. A commencer par Rolland Courbis, son entraîneur aux Girondins lors de la saison 1993-1994.

    « J’étais au courant qu’il était fatigué, mais je ne savais pas pour sa maladie. Je garde le souvenir d’un bon numéro 9, d’un garçon très intéressant footballistiquement et très attachant dans un vestiaire. Je me souviens d’une des rares fois où je me suis mis en colère contre lui. C’était en Coupe de l’UEFA, contre Karlsruhe, il s’était fait expulser après être tombé dans un piège comme un débutant. Sur un corner, un joueur adverse lui tord le petit doigt, mais ça, personne ne le voit. Ce qu’on voit, c’est le réflexe de Stéphane, qui met une droite au joueur. À ce moment-là, je me dis : “Mais qu’est-ce qu’il fait ? Il est fou ou quoi ? Il a pété un boulon”. Au match aller, on avait gagné 1-0, mais là à dix contre onze, on prend 3-0 et on se fait éliminer. Quand je lui demande pourquoi il a fait ça, il me répond : “Non, mais il m’a tordu le doigt, en plus le petit doigt, ça fait mal”. (Rires) Il était vraiment désolé, et la seule chose que j’ai trouvé à lui dire, c’est : “Si des expérimentés pètent un boulon et tombent dans le panneau des provocations, qu’est-ce que je vais dire aux jeunes…”. C’est la seule fois où je me suis accroché avec lui. Je le répète, Stéphane était vraiment un garçon attachant. Quand quelqu’un décède, on a pour habitude de ne faire que des éloges, mais là je n’invente rien ».

     

    Puis Gaëtan Huard, qui a été son coéquipier à Bordeaux lors de la saison 1993-1994.

    « Ça me fait très mal. Je l’ai connu pendant deux saisons (une saison, ndlr SF), où on avait partagé de bons moments. C’était un garçon avec beaucoup de présence, un homme écouté, apprécié… Il était plutôt en recherche d’un second souffle dans sa carrière. C’était un bon mec. On partageait des moments sur et en dehors du terrain. J’ai toujours eu beaucoup d’amour pour lui. Pour moi, c’est vraiment une personnalité du monde du foot qui nous quitte. Qui nous quitte beaucoup trop rapidement d’ailleurs… À Bordeaux, il était dans un objectif sportif de relancer sa carrière. On avait une bonne équipe, de l’expérience, et par rapport à la qualité que l’on avait, on aurait dû mieux faire. Avec Zizou, Stéphane entretenait une relation forte sur le terrain. J’ai des souvenirs d’équipe, mais quand je vois ce mélange de maturité, d’expérience, de jeunesse avec Zizou, Duga, Liza… On aurait dû être bien meilleurs. C’est peut-être que nous, les anciens, n’avons pas su diriger les jeunes d’une bonne façon. Stéphane était proche des jeunes et des anciens, il voulait être ambitieux et il avait raison. On avait une belle équipe, on s’entendait sur et en dehors du terrain. Si j’ai encore un message à lui transmettre, ce serait celui-là : “Stéphane, c’est absurde de te voir partir si tôt, tu vas énormément nous manquer.” Moi, je l’ai recroisé une ou deux fois ensuite, on était très heureux de se voir. C’est… Pfff… C’est terrible. Comme quoi la vie va très vite, et elle ne distribue pas les mêmes cartes à tout le monde. Quand on te parle et qu’on te dit qu’un ancien de tes coéquipiers est décédé, ça fait un choc. Avec Stéphane, j’ai partagé des rires, des fous rires même. Stéphane sera irremplaçable. Je suis abasourdi. J’aurai une pensée pour ses proches, ses enfants… Le monde du football perd une belle personne. Je donne à sa famille toute ma force et mon soutien ».

     

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