[AJ] Alain Giresse raconte ses débuts en professionnel

     

    Alain Giresse s’est rappelé aux bons souvenirs de ses débuts en professionnel avec les Girondins de Bordeaux sous les ordres d’André Gérard alors que Bordeaux était relégable.

    « À 18 ans, à moins d’être un phénomène, on n’est pas dans une logique des choses. Cette année-là les Girondins avaient très mal démarré la saison et pour moi cela se passait bien avec l’équipe de CFA des Girondins. Je me souviens d’un match, c’était un Bordeaux-Strasbourg un samedi soir où il y avait au score Bordeaux 1 – Strasbourg 4, ce qui faisait que Bordeaux en ce soir d’octobre était dans les trois dernières équipes du classement. Le lendemain il y avait un match de CFA à Lescure car ce n’était pas encore Chaban. Nous avons gagné le match 5 à 1. Karounga Keita avait marqué quatre buts et j’en avais marqué un. Sur les quatre buts, je lui en avais fait marquer beaucoup. L’entraineur de l’époque André Gérard après le match m’a dit « samedi prochain, tu joues avec nous en professionnel ». Pourquoi ? Car quand vous venez de prendre 4 à 1, il a surement fait le tour de beaucoup de choses et il s’est dit que ce jeune-là était intéressant. C’est comme ça que je le traduis. À l’époque je ne raisonnais pas comme ça évidemment. D’ailleurs, mon père qu’il connaissait lui a dit : « mais vous allez l’amener ? Il est jeune quand même », il lui a répondu que non. Le match était à l’extérieur à Nîmes, heureusement que je ne savais quel était le contexte nîmois. Et puis on m’a lancé. On a fait 1-1 contre ce Nîmes qui était 2ème ou 3ème. Nous quittons le bas du classement. Et pour l’anecdote, à ce moment-là on était parti en train. À la gare St-Jean on a pris le Bordeaux-Nîmes qui passait par Toulouse. Et dans quel wagon on se trouvait ? On était dans le dernier wagon celui avec la lanterne rouge. Et comme nous n’étions pas très loin de la lanterne rouge, c’était une anecdote assez cocasse. Je n’avais pas très bien dormi la nuit précédant le match car on se dit que l’on va jouer en professionnel. Ça tourne fort dans la tête. En revenant dans la semaine, à la reprise de l’entrainement, je me suis dirigé vers l’équipe de CFA car je me suis dit que je revenais là où je devais être. L’entraineur m’a dit que non, qu’il fallait que je reste avec eux ».

     

    Retranscription Girondins4Ever

    Mémoire Bordeaux