Giresse : “Je regretterai toujours d’être parti, parce que j’ai blessé des gens”

     

    Le 11 avril 1987, Alain Giresse revenait à Bordeaux sous le maillot de Marseille. Le “Petit Prince de Lescure”, après vingt-deux années passées chez les Girondins, a vécu un véritable cauchemar, en particulier à cause du traitement que lui réserva Gernot Rohr. Aujourd’hui, il se souvient de ce moment, même si les mots lui manquent encore. « J’ai beaucoup trop de choses à dire pour les dire… Des choses qui m’ont troublé… C’est peu dire… Je l’ai très mal vécu… Certains, avec les années, parlent pour se libérer… Vous avez compris, en m’écoutant, qu’il y a toujours une espèce de pesanteur… […]  Je n’arrivais pas à jouer contre eux. Je n’ai jamais pu franchir ce pas et être dans des conditions normales sur le plan moral pour jouer  […] Je suis né là-bas, j’ai tout fait, école, collège, armée… Vous imaginez toutes les personnes que je connais dans le stade… Ce parc Lescure dont je rêvais tout gosse en passant devant… […] J’étais professionnel, je pensais que ça faisait partie de mon devoir. Je me suis trompé… ».

     

    Et la veille de la rencontre, il se retrouva à l’hôtel, une chose peut habituelle qui l’a marqué. « C’est un événement anachronique dans ma vie. Je n’ai jamais couché à l’hôtel à Bordeaux ! (…) C’est pas possible, je n’y arriverai pas. Me dire que je ne suis que de passage… ».

     

    André Latournerie, journaliste à Sud Ouest et proche d’Alain Giresse, se rappela : “Alain m’a dit : “Je regretterai toujours d’être parti, parce que j’ai blessé des gens, parce que c’est mon pays…” ».

     

    L’Equipe