[AJ] Girard : “J’ai pensé que Nantes serait mon dernier club, finalement non, je ne peux pas arrêter”

    Photo Etienne Kiss

     

    Cela fait maintenant quatre mois que René Girard a quitté le FC Nantes. Il est donc revenu sur cette demi-saison ratée dans les colonnes de l’Equipe avec un événement qui l’aide forcément à relativiser. “J’ai connu un grand malheur, j’ai perdu ma sœur en février. On se rend compte qu’il y a beaucoup plus important que des discussions de bistrot. Le foot, on n’y comprend pas tout, mais ce n’est pas grave. Là, c’est un moment de vide complet, tu touches le fond, tu trouves ça injuste, car c’était une fille qui pétait la vie et en trois jours, voilà. Je ne pensais pas que cela puisse être aussi dur […] Je veux bien qu’on me fasse passer pour un con au niveau caractère, mais je ne suis pas prêt non plus à tout accepter (sourire). Ce qui est sûr, c’est que je relativiserai plus une défaite, cela ne traînera pas cent ans […] D’abord, je suis parti parce que je le voulais et, psychologiquement, c’est important. Au début, j’arrivais à ne pas regarder un match, à ne pas lire un canard, car le milieu du foot est fait de telle sorte qu’avec l’entraîneur qui arrive, c’est mieux. Et ce n’est pas toujours agréable à lire. Je me dis aussi que cela doit me servir, je fais un retour sur moi-même. Je me demande si je suis tombé sur un groupe qui m’a planté. Seuls les joueurs peuvent le savoir. Ils avaient besoin d’un nouveau, de vivre autre chose”.

     

    Concernant son avenir, l’ancien joueur des Girondins attend un signe de l’étranger. “Je regarde donc plus devant que derrière. Il me reste deux, trois ou cinq ans à entraîner. Je regarde dans cette direction plutôt que de me lamenter […] J’ai pensé que Nantes serait mon dernier club pendant un mois ou deux et puis finalement, non, je ne peux pas arrêter comme ça. Je n’ai plus l’âge de construire sur quatre ou cinq ans non plus. Donc, une expérience à l’étranger serait bien, une bonne sélection serait l’idéal […] Là, je me suis trompé en allant à Nantes, OK, c’est un gros couac. Mais je n’ai pas encore mis les petites roulettes sur le vélo. Il est encore trop tôt pour prendre mes trois boules et aller au boulodrome. J’ai encore envie, peut-être encore plus qu’avant de partir à Nantes. Je n’ai pas encore digéré, peut-être. Je n’ai pas dit mon dernier mot”.