Huard évoque la difficulté du poste de président

     

    Après le titre bordelais de 2009, Jean-Louis Triaud a reçu de nombreuses critiques extérieures. Gaëtan Huard est revenu sur les difficultés que rencontre un Président à partir de sa prise de fonctions, que ce soit pour le recrutement ou encore ses relations avec le staff ou les supporters.

     

    “C’est un président bénévole. Même s’il n’était que bénévole, il avait moins de compte à rendre qu’en aura à rendre Stéphane Martin puisque lui est salarié. Jean-Louis a composé quelque part, il a jonglé. Ce n’est pas lui qui faisait le chèque à la fin du mois. C’est l’actionnaire qui prend les décisions au final. Il a un supérieur hiérarchique. Quand vous étiez président comme l’était Claude Bez, la décision finale c’est lui qui l’avait, c’est lui qui tranchait. Même si à cette époque-là les mairies étaient encore très impliquées dans les clubs. Aujourd’hui, à partir du moment où il y a un actionnaire, quelqu’un au-dessus de vous, c’est l’actionnaire qui fait le choix. Jean-Louis Triaud c’est le premier à vouloir les mêmes joueurs qu’au Paris-Saint-Germain à Bordeaux. Le seul truc c’est que le chéquier c’est celui de l’actionnaire donc du groupe M6. Je crois sincèrement qu’il a dû composer avec la nouvelle génération de joueurs qui est certainement moins facile à gérer que nous ne l’étions nous à l’époque parce que nous avions certainement d’autres valeurs. La vie est comme ça aujourd’hui partout, c’est une évolution. Après quand on a un décalage, on a vu qu’il avait beaucoup de décalage car c’est quand même deux-trois générations avant moi. C’est important parce qu’il faut s’adapter à tous ces changements de vie, ces changements de comportements. Je sais que les réseaux sociaux l’affectaient beaucoup, et tout ce qu’il s’y disait parce que te en prends plein ta poire sans forcément connaitre les choses. Je dis toujours qu’il est facile de décrier un entraîneur sur ses compositions d’équipes, sauf que contrairement à nous, il est tout le temps au stade, la semaine au contact des joueurs et il les voit dans leur environnement au quotidien. Nous on les voit seulement dans leur environnement de match. C’est déjà une grande différence. Idem pour le président. Il connait les choses, il compose aussi. Il est à l’écoute de son staff technique. La grande frustration pour un rôle comme celui de Jean-Louis Triaud c’est de ne pas être décideur du recrutement à 100%. Il donne son accord, son aval mais il a encore quelqu’un au dessus qui valide. Ce n’était pas un travail facile. Ce n’était pas la même chose comme certains présidents comme Tapie ou Claude Bez, comme il y a Al-Khelaïfi à Paris même s’il doit encore y avoir quelqu’un à Doha qui doit valider. Là, la solution facile c’est on signe […] Si on a les Qataris à Bordeaux à la place de M6, Jean-Louis Triaud a une gouvernance beaucoup plus facile. Il aurait eu le chéquier. Il aurait du valider aussi par quelqu’un mais là il n’est pas décisionnaire final. Il donne son accord, il est dans une décision au dessus du staff technique. Après le staff technique c’est lui et après lui c’est l’actionnaire. C’est difficile aujourd’hui d’évoluer dans les sphères de Paris, de Monaco. Bordeaux et pas beaucoup de clubs en France, et très peu en Europe, sont dans ces environnements-là”.

    GoldFM

    Retranscription Girondins4Ever