[AJ] Rohr : “Quand vous perdez 4-0 ou 4-1 à l’aller, il n’y a pas 50 solutions : il faut aller de l’avant”

     

    Alors que beaucoup parlent d’une éventuelle “remontada” du Barça face au Paris-Saint-Germain lors du match retour de la Ligue des Champions, Gernot Rohr s’est souvenu des retournements de situations sur les matches aller-retour qu’il a vécu en tant que joueur notamment face à Iéna et Split. “On avait des garçons de caractère avec Marius (Trésor) derrière, (Alain) Giresse au milieu, (Bernard) Lacombe devant. On avait perdu dans les pays de l’Est, où ce n’était jamais facile d’aller entre le voyage, la réception pas toujours très bonne. Mais on avait la chance de jouer à Lescure au retour et on y croyait dur comme fer”.

     

    Mais c’est particulièrement le match face à Split qui l’a le plus marqué. Ils avaient perdu 1-4 en Croatie et n’avaient que 13% de chances de se qualifier. Ils ont finalement inversé la tendance en battant les Croates 4-0 au retour. “Nous étions revenus de Split très déçus mais aussi en colère, car il y avait eu un ou deux buts contestables, des erreurs individuelles. On s’en voulait. Nous avons su transformer cela en motivation et en agressivité. Sans agressivité, il n’y a pas de renversement possible. Aimé Jacquet avait décidé d’aligner quasiment la même équipe (deux changements, NDLR) pour s’appuyer sur ce sentiment. Je me rappelle de ses mots : “je n’ai pas envie de vous enlever la possibilité de vous racheter”. C’était bien joué […] Quand vous perdez 4-0 ou 4-1 à l’aller, il n’y a pas 50 solutions : il faut aller de l’avant. On avait parlé que de ça, pas de ne pas prendre de but ou autre. On avait la confiance du renversement contre Iena et on avait ces saisons-là une attaque new look : Aimé alignait deux avants-centres en 4-4-2. C’était inédit à l’époque et avec Giresse derrière, on était fort offensivement. Ce jour-là, même les défenseurs avaient marqué : j’avais ouvert le score, Thouvenel avait inscrit le troisième. À la mi-temps, il y avait 2-0, on avait la dynamique pour nous. L’adversaire avait été trop sûr de lui, avait pensé qu’il suffirait de rester derrière”.

     

    Sud Ouest